Thèse soutenue

Ecriture(s) et peinture dans l'oeuvre de vincent willem van gogh (t. I-t. Ii). Vincent willem van gogh a travers ses correspondances. (annexe : t. iii-t. iv)

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Auteur / Autrice : Jean-Louis Bonnat
Direction : Jean Laplanche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Ce travail porte sur les conditions specifiques d'une creation picturale : "ecriture(s) et peinture. . . " sont vues a travers le dispositif d'un texte epistolaire. S'y nouent explicitement et a l'insu du peintre des relations inter et intra-subjectives. Createur et scripteur se partagent la place du "sujet" de l'ecriture picturale. Nous avons travaille sur diverses editions des correspondances pour finalement nous interesser aux manuscrits eux-memes, a la complexite de leurs materiaux et enjeux divers. Les lettres, en effet, sont lieux d'inscription et d'exposition de cette division du sujet de l'oeuvre : sujet inassignable a la "personne", unite du vivant "dont l'oeuvre fait litiere pour avancer vers sa realisation et sa destination: l'universalite, a travers ses actes. En effet, nous reperons dans les manuscrits des "moments", des actes particuliers. L'ecriture epistolaire est donc un des versants de la creation, son creuset: les lettres sont traces et depots de ces moments - dechet aussi - qui nouent la production picturale a un dispositif necessaire pour insuffler l'energie du desir. Dessins dans le texte, ou hors-texte mais joints a la lettre, attestent de ce "calcul" indis- sable en surgissement de l'oeuvre sous le regard de l'autre. Celui-ci n'est plus seulement le frere, le double, le semblable. . . Mais bien le relais de la destination universelle: public de l'a- venir. Ce "travail" et ses trajets : de la parole au regard, du regard a la voix (hallucinations) en passant par l'acte de peindre, releve d'une exigence d'une "dire" etaye par une acte d'ecriture specifique, que nous conceptualisons : l'ecriture. Le temps, materialise par le rythme de la touche, du geste pictural ; scande par l'envoi des lettres - comme des tableaux - trace le contour de la hate, de l'urgence devant le terrifiant reel : la pulsion et son emprise (insatisfaction). Par dela les demandes et les scenarios du desir de peindre le motif, la nature, poind l'impossible de donner a la "parole" son plein effet de sens figurativement. Sont incluses 56 planches de documents tires des manuscrits et des tableaux (in t. Ii). Est mis en "annexe" (t. Iii et iv) un travail preparatoire (et fondateur) de lecture, chrono- logique, des lettres. C'est une psychobiographie psychanalytique concernant le peintre : tel qu'il se dit lui-meme, a travers ses correspondances. Ce travail a servi la mise en place de notre theme final : "ecriture(s) et peinture dans l'oeuvre".