La politique à l'égard de la petite enfance sous la IIIe République

par Catherine Rollet

Thèse de doctorat en Lettres et sciences humaines

Sous la direction de Alain Girard.

Soutenue en 1988

à Paris 5 .

mots clés

• Mortalité infantile -- France -- Histoire -- Thèses et écrits académiques
• Politique familiale -- France -- Histoire -- Thèses et écrits académiques
• Nourrissons -- France -- Histoire -- Thèses et écrits académiques
• Enfants -- Protection, assistance, etc. -- France -- Histoire -- 1870-1914 -- Thèses et écrits académiques

Résumé

S'appuyant principalement sur l'étude de textes imprimés, cette histoire des actions entreprises en direction des enfants de moins de trois ans s'est voulue analyse d'un processus, caractérisé par la multiplicité des acteurs, l'enchevêtrement des composantes et l'alternance de temps forts et de pauses. La prise de conscience de la situation défavorable des enfants ("genèses d'une politique") s'est d'abord traduite par l'adoption de lois spécifiques visant à protéger des catégories d'enfants "à risques" : enfants en nourrice (loi Roussel), maltraités, abandonnés. Expression de la volonté de redresser la balance démographique, cette politique a pris une tournure nouvelle avec l'avancée technologique (et sociale) permise par les découvertes pastoriennes : obstétrique, nutrition, prévention vaccinale. Fruit de l'alliance entre "le savant et le législateur", l'action fut renforcée par une aide plus conséquente aux familles et aux mères (loi Strauss). L’analyse structurelle des ressources financières et humaines ("les moyens d'une action") éclaire les choix effectués. D’abord axée sur la visite à domicile, la méthode privilégiée d'intervention est devenue celle de la "consultation de nourrissons" (Docteur Pierre Boudin 1892) associée ou non à une "goutte de lait". À cet ensemble de mesures, peuvent être rattachées, mais non attribuées, des évolutions nettes concernant la survie des bébés, la fréquence de l'abandon, le mode de nourrissage. Une nouvelle image de l'enfant s'est démocratisée ("une ère nouvelle s'est ouverte").

Titre traduit

The infancy policy at the time of the Third Republique

Résumé

Mainly based on study of printed records, this history of the action undertaken for the children of under three, aims to be the analysis of a process, characterized by the multiplicity of actors, the entanglement of the components and the alternation of productive and unproductive periods. The realization of the unfavorable situation of infants ("birth of a policy") first resulted in the adoption of specific laws to protect some of the high-risk groups of children: fostered (Roussel law), maltreated, abandoned. Expression of the desire to change the demographic balance, this policy took on a new dimension with the technological (and social) progress due to the work of Pasteur : obstetrics, nutrition, preventive vaccinations. Result of the alliance between science and law ("the scholar and the lawyer"), the action was reinforced by a larger help to families and mothers (Strauss law). The structural analysis of financial and human means ("the means for action") enlighten us as to how choices were made. At first, home visiting was the preferred method of care. This was gradually replaced by the "infant welfare center" (doctor Pierre Budin 1892), which could be linked to a "milk depot". These measures contributed among others to a clear evolution concerning infant survival, abandonment and feeding methods. A new image of infancy was popularized ("a new era began").