Dilthey et la fondation des sciences historiques
Auteur / Autrice : | Sylvie Mesure |
Direction : | Raymond Boudon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Dans l'introduction aux sciences de l'esprit (1883), Dilthey tente, par une "critique de la raison historique", de fonder l'autonomie des sciences de la réalité historique et sociale. Contre l'épistémologie positiviste issue de Comte et de Mill, il fait valoir l'impossibilité de concevoir les sciences de l'esprit sur le modèle des sciences de la nature : le travail de l'historien, loin d'être une simple reproduction du passe, en est bien plutôt la reconstruction sélective, organisée par référence a un point de vue et a des valeurs. Pour autant, cette mise en évidence du rôle joue par le sujet connaissant dans le processus cognitif ne doit pas conduire ces disciplines à renoncer à tout accès possible à l'objectivité. Le principal effort de Dilthey, jusque dans l'édification du monde historique dans les sciences de l'esprit (1911), sera pour éviter d'échanger la naïveté du réalisme contre les périls du relativisme. A partir d'un tel projet, la position atteinte par Dilthey ouvre aux sciences humaines une voie sur laquelle, à condition d'éviter les impasses du psychologisme et de l'historisme, leurs antinomies les plus profondes devraient pouvoir trouver le principe de leur solution.