Thèse soutenue

Le parti communiste français à la Libération : stratégie et implantation
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Auteur / Autrice : Philippe Buton
Direction : Antoine Prost
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Sous l'occupation allemande, le PCF élabore une stratégie politique offensive qui se déploie dans de multiples domaines et qui prend appui sur des organismes spécifiques les comités de libération, le CNR, les FFI et les milices patriotiques. Pendant l'été 1944, le PCF impulse une "insurrection nationale" portée par des motivations militaires et patriotiques mais également politiques et stratégiques. L'échec de cette insurrection, les limites organisationnelles du parti, l'absence de vide politique et la politique gaullienne amènent le PCF à écarter l'hypothèse d'une prise du pouvoir au nom de la résistance. L'automne 1944 enregistre non l'abandon mais l'adaptation de la stratégie duale communiste. Le PCF participe au pouvoir gouvernemental tout en édifiant un second pouvoir concurrentiel. Après avoir hésité pendant deux mois entre une ligne d'affrontement et une ligne de compromis, le mouvement communiste délaisse, en novembre 1944, son alternative stratégique et prend - pendant le premier semestre 1945 - le contre-pied de ses positions politiques antérieures. Toutefois, une nouvelle stratégie alternative se dessine progressivement, que ce soit dans la sphère militaire, dans le domaine constitutionnel ou dans la politique unitaire. Mais une des conditions d'une victoire stratégique est l'édification même du parti. Celui-ci enregistre pendant cette période des succès notables dans son implantation mais également d'importantes lacunes, essentiellement dans la classe ouvrière, qui autorisent à parler d'une déprolétarisation, non seulement relative mais absolue. 1947 sanctionne le rapport de forces existant et le PCF subit un revers stratégique, cette fois-ci décisif.