Thèse soutenue

L'invention de l'économie au dix-huitième siècle : entre les doux principes du commerce et les théories de la représentation

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Auteur / Autrice : Catherine Larrère
Direction : Yvon Belaval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Dans la philosophie politique du dix-huitième siècle, l'analyse de la société, et de ses rapports avec l'état et le gouvernement, concerne trois domaines : le droit : c'est la sociabilité naturelle, qu'affirme Grotius, dont Pufendorf fait le principe du droit naturel, et que vulgarise Burlamaqui. Exposée dans l'encyclopédie, la sociabilité se répand comme philosophie morale, que critique Rousseau. Le commerce : le mercantilisme, exposé par Melon et Forbonnais, approuvé par Montesquieu, en élabore le système rationnel. Cette théorie du développement rencontre une double opposition. Libérale : Gournay va chercher en Angleterre les principes généraux de la liberté du commerce. Agrarienne : Boisguilbert, d'Argenson et Mirabeau opposent à l'état comme centre, l'agriculture comme source. En introduisant dans la vision agrarienne le modèle libéral de l'entrepreneur, Quesnay invente l'économie ; la physiocratie dogmatise les principes de l'ordre naturel. Entre Galiani, Turgot et les physiocrates, l'affrontement des trois tendances fait voir les enjeux théoriques autant que le conflit politique. La souveraineté : plutôt qu'une opposition de la démocratie et de la monarchie, ou qu'une affirmation de la souveraineté populaire dans les théories du contrat, la nouveauté véritable est l'apparition des théories de la représentation politique. Leur développement est suivi d’Angleterre (Hobbes et Locke) en france ; il aboutit à Sieyès : la révolution française lui donne l'occasion d'exposer une conception du gouvernement représentatif ou la nation est la société représentée.