Pierre Poiret (1646-1719), cartésien et mystique

Pierre Poiret (1646-1719) : cartesian and mystic

• Auteur / Autrice : Marjolaine Chevallier
• Direction : Jean Deprun
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance en 1988
• Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

Mots clés contrôlés

Poiret, Pierre (1646-1719)

Mots clés libres

Philosophie

Philosophie classique histoire de la philosophie, philosophie generale philosophie de la religion

Cartesianisme

Religion

Oecumenisme

Protestantisme

Pietisme

Quietisme

Poiret , pierre

France

Résumé

Pierre Poiret, né à Metz (en Lorraine), mort à Rijnsburg (Hollande) fut un pasteur huguenot non-conformiste. Cartésien dès ses études à Bâle et dans sa première œuvre, cogitationes rationales, 1675, il rejettera le cartésianisme après sa rencontre avec la prophétesse catholique Antoinette bourignon dont il devint disciple et défenseur. Tout en critiquant Descartes, Malebranche et surtout Spinoza et en attaquant la raison orgueilleuse, Poiret reste un philosophe, partisan par exemple de la thèse de la création des idées. Dans son système théologique, l'oeconomie divine, 1687, il explique l'histoire du salut et combat la prédestination en affirmant que l'homme est libre d'accepter ou de rejeter la grâce. Précurseur de l'oecumenisme, Poiret considère que l'appartenance à l'un des "partis" de la chrétienté est indifférente pour le salut. Il cherche à apaiser les protestants de France, contraints après la révocation de l'édit de Nantes de faire acte de catholicisme : ils peuvent ainsi servir dieu. Mais quand Fénelon le lui demande, il refuse de se convertir au catholicisme. Poiret diffuse des œuvres mystiques catholiques pour les protestants du refuge, qui peuvent tirer édification de ce trésor commun (dont l'imitation) la théologie mystique est pour lui la théologie véritable, celle du cœur. La tendance quiétiste est importante parmi les auteurs qu'il édite (œuvres complètes de madame Guyon). Une bibliographie des ouvrages de Poiret qui connurent de nombreuses éditions et traductions, ainsi que des ouvrages qu'il publia montre l'audience de cet auteur de son temps. Cette influence se poursuivit longtemps dans les milieux du piétisme séparatiste allemand et suisse et en Grande-Bretagne ou Wesley utilise comme catéchisme son petit traité de pédagogie. À la croisée de courants intellectuels et spirituels divers, Poiret, reste méconnu en France, joua un rôle important d'intermédiaire.

Pierre Poiret, born Metz (Lorraine), died Rijnsburg (Holland), was a non-conformist huguenot pastor. As a student in Basel, and in his first work, cogitationes rationales (1675), he espoused cartesianism but abandoned it after meeting the roman catholic prophetess, Antoinette Bourignon, whese disciple and champion he became. Though critical of Descartes, Malebranche and especially Spinoza and opposed to the arrogance of reason, Poiret remained a philosopher, arguing, for example, that ideas were god-created. In his theological system, l'occonomie divine (1687), he explained salvation and refuted predestination by asserting that man was free to accept grace or reject it. As a forerunner of ocumenism he regarded belonging to any "party" of christendom as immaterial to salvation. He sought to reassure french protestants that, even if compelled by the revocation of the edict of nantes to convert to roman catholicism, they could thereby serve god; though he himself refused to convert when Fénélon asked him to. Poiret disseminated works of roman catholic mysticism to the protestant community in exile, as belonging to a store of common traesure (such as the imitation of christ) from which all might derive edification. He considered mystical theology to be the true theology, the theology of the heart. There was a marked quietist tendency among the writers he published (such as Madame Guyon, whose complete works he brought out). A bibliography of Poiret's works, which were much published and much translated, and of the works of which he was himself the publisher, shows the audience he commanded in his day. His influence long persisted in the world of german and swiss separatist pietism and in britain, where John Wesley used his short pedagogical traetise as a catechism. Standing at the confluence of various intellectual and spiritual currents, Poiret, who is still neglected in France, was an important intermediary.