Thèse soutenue

John Barth : approche du personnage romanesque

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Auteur / Autrice : Véronique Vidal
Direction : Maurice Lévy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anglais
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Résumé

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Le personnage romanesque ne peut etre considere comme un a priori, il est le produit d'une construction textuelle. Dans les six premieres oeuvres de hohn barth, la construction du personnage s'effectue selon divers parametres: le nom propre, une classe d'objets a la fois propres et exterieurs au personnage: le masque, le role, l'autre qu'il s'agisse d'un autre personnage, contraire et complementaire, ou du personnage lui-meme considere comme un autre a atteindre au bout d'un voyage entrepris sur l'eau. Le nom propre, souvent objet d'une quete, est double ou multiple, dans tous les cas, fuyant. Destabilise, il est cependant le signe qui infere l'identite ontologique du personnage et qui permet aussi sa survie a la surface du texte. Le masque, unique, ou le role, singulier, est la condition d'existence du personnage: il n'y a rien derriere le masque, sans role, le personnage est frappe d'immobilisme. Cependant, le role demeure hors d'atteinte: lorsque confronte a la rupture de la symbiose gemellaire, c'est en vain que le personnage cherche par la fusion avec le role a retrouver l'unite perdue. L'autre, autre personnage, est inaccessible: leur relation se construit sur le modele de l'anneau de moebius, sur le paradoxe: leur point de coincidence est toujours differe. Enfin, le voyage sur l'eau au bout duquel le personnage tente de se recontrer, regenere, est une parodie: il ne debouche que sur l'echec. Le personnage se definit donc plus par le processus qui cherche a le construire que par l'aboutissement, sans cesse ajourne, de celui-ci. Son ultime recours d'existence est le langage, langage qui circonscrit un univers reflexif qui ne cesse de s'auto-parodier. Le personnage producteur de discours comble alors son propre vide par une proliferation verbale.