Thèse soutenue

Generations de normaliens et normaliennes instituteurs : evolution du recrutement des ecoles normales parisiennes, des strategies d'acces et des representations de l'ecole et du metier (1955-1985)

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Auteur / Autrice : Frédéric Charles
Direction : Paul de Gaudemar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Entre 1955 et 1984 des transformations importantes sont intervenues dans le recrutement des normaliens. Alors qu'entre 1955 et le debut des annees 70, l'en est largement ouverte aux normaliens des classes populaires et modestes qui, en y accedant par le biais du concours fin de troisieme, peuvent ainsi obtenir une mobilite sociale, a partir du milieu des annees 70 on assiste a une rupture dans la composition sociale du public traditionnellement recrute : les normaliens issus des classes superieures et des fractions superieures des classes moyennes vont se substituer alors aux normaliens des classes populaires et modestes. L'irruption en force, dans les en, des normaliens originaires des classes aisees et la transformation des proprietes scolaires de l'ensemble des normaliens, a partir du debut des annees 70 sont pour une large part le resultat d'une utilisation aceleree et intense de l'enseignement superieur comme mode de reproduction par toutes les classes sociales. Si pendant la premiere periode de recrutement (1955-1973), ce sont principalement les strategies d'accension sociale qui animent les agents qui viennent a l'en, a partir du debut des annees 70, il n'en est plus ainsi ; pour les agents des classes superieures ce sont des strategies de lutte contre le declassement social qui les poussent a devenir normalien, pour certains agents feminins ce sont des strategies d'emancipation, quant aux agents des classes moyennes et populaires qui ont frequente avec plus ou moins de succes l'universite, ce sont des strategies de repli qui sont a l'origine de leur acces a l'en. L'emergence de cette nouvelle generation de normaliens va entrainer une modification du rapport traditionnel du public normalien avec l'en et l'institutorat. Alors que les normaliens de la premiere periode, parcequ'ils sont le produit a la fois d'une origine sociale modeste et d'un etat du systeme scolaire qui ne leur laisse pas le choix de continuer leurs etudes, percoivent leur venue a l'en comme une promotion sociale, la nouvelle generation de normaliens ne se sent plus redevable envers l'en et l'institutorat. Les normaliens des classes superieures ont tendance a percevoir l'en et le metier d'instituteur comme un declassement social, quant a ceux des autres classes sociales qui ont frequente l'universite, leur repli sur l'institution a souvent l'arriere gout d'un echec.