Thèse soutenue

La classe ouvrière finlandaise entre 1880 et 1920 : approche matérielle d'un concept historique
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Auteur / Autrice : Maurice Carrez
Direction : Jean-Jacques Fol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le but de cette these est de mesurer, a partir de donnees materielles, la validite du concept de classe ouvriere dans un pays en voie d'industrialisation rapide ou coexistent des categories heterogenes d'ouvriers. D'emblee sont analyses les caracteres originaux de la revolution industrielle en finlande et leur impact sur la formation supposee d'une classe ouvriere. Il apparait que le rythme rapide et assez continu de l'industrialisation accompagne une modification radicale de la structure sociale, surtout dans les campagnes ou se creuse le fosse entre paysans proprietaires et sans terres. Ces derniers fournissent une grande partie des forestiers, approvisionnant les industries du sciage et du papier, et des travailleurs sans qualification quittant les zones rurales a vocation agricole pour les centres industriels urbains ou en voie d'urbanisation. Dans ce milieu se realise peu a peu une osmose entre les differents groupes ouvriers qui se concretise apres 1900 dans le phenomene de la seconde generation, creuset d'un proletariat plus homogene. Si des differences essentielles demeurent entre travailleurs qualifies et non qualifies, ouvriers a l'annee et saisonniers, forestiers et salaries de l'artisanat, du batiment, des transports ou de l'industrie, l'etude approfondie des conditions d'existence et de leur evolution (salaires reels, consommation, logement, horaires, risques au travail) ou celle de la repartition des ouvriers sur le territoire montrent que la cohesion de classe se renforce, ce qui vraisemblablement se repercute sur la conscience collective. On doit donc considerer comme valable le concept de classe ouvriere en finlande de 1880 a 1920, a condition d'une part de le definir au sens marxiste a partir de la production de plus-value, ce qui implique une reevaluation des effectifs donnes par les statistiques officielles, et d'autre part de souligner sa nature complexe et evolutive dans le temps.