V. Meyerhold. Le grotesque au theatre. 1905-1926

V. Meyerhold. The grotesque and the theatre. 1905-1926

• Auteur / Autrice : Béatrice Picon-Vallin
• Direction : Denis Bablet
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Théâtre
• Date : Soutenance en 1987
• Etablissement(s) : Paris 3

Résumé

Avec l'oeuvre theatrale de v. Meyerhold, acteur et metteur en scene, on saisit toute l'histoire du theatre russe et sovietique de 1898, naissance du theatre d'art, a la revolution, et de 1917, ou meyerhold s'inscrit au p. C. A la fin des annees 30. Pivot d'une histoire du theatre russe qui epouse les violentes crises de l'epoque, il est lie aux revolutions sceniques europeennes (maeterlinck, fuchs, appia, craig). Son theatre de la convention cherche la suggestion, la collaboration du public, reevalue le role de la peinture et de la musique. Comme craig, il refuse pour le theatre un statut degrade et dependant et fera du metteur en scene l'"auteur" du spectacle dans les annees 20. Experimentateur, il monte wagner, puis gluck et realise ainsi l'union des arts. Mais il emprunte aussi la voie des arts du spectacle dits mineurs, caracteristique du theatre du debut du 20eme siecle, qu'il appelle "theatre de foire" (balagan) et privilegie dans ce contexte la commedia dell'arte. A long terme, il vise une nouvelle forme de theatre de type musical, appuye sur l'etude des arts marginaux et des theatres traditionnels pour renouveler le gesamtkunstwerk wagnerien. Entre drame musical et baraque de foire, son parcours est marque de ruptures brutales. Pour en degager l'unite sans en masquer les contradictions fecondes, le concept de grotesque qu'il propose des 1911 et qu'il nomme essence de la theatralite, dans du theatre, offre l'approche la moins reductrice. Non pas figure de style, mais outil conceptuel, le grotesque structure le langage theatral meyerholdien en donnant une organisation, qui n'est ni hierarchique, ni tautologique, ni fusionnelle, de ses materiaux : base sur le choc et

Through the theatrical works of the actor and director meyerhold, the hole of the history of russian and soviet stage can be grasped, from 1898, when the moscow art theatre came into being, to the revolution, and from 1917, when meyerhold joined the communist party to the end of the thirties. As the central figure in a history of the russian stage, which closely follows the violent crises of the time, he has strong connections with the revolutions of the european stage. His theatre of convention is a search for suggestion, for audience participation, and a reappraisal of the use of painting and music on the stage. Just like craig, meyerhold rejects a degraded and dependant status of the theatre and in the twenties, he turns the stage director into the "author" of the show. As an experimentor, he stages wagner, then gluck, thus achieving the blending of the arts. But he also treads the path of the so-called minor spectacular arts, characteristic of the early twentieth century theatre and which he calls the "fairground theatre" (balagan). In this context, he gives precedence to the commedia dell'arte. In the long run, he aims at a new form of musical show founding upon the study of marginal arts and traditionnal stages, in order to give a new life to the wagnerian gesamtkunstwerk. Between musical drama and fair booth, his path is marked by sudden breaking points. In order to point out its unity without evading the fruitfull contradictions, the concept of the grotesque which meyerhold