L'homme et les institutions sociales d'apres les "petits moralistes" francais, de 1659 a 1688

Man and the social institutions according to french minor moralists, from 1659 to 1688

• Auteur / Autrice : Michel Bouvier
• Direction : Jacques Morel
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature française
• Date : Soutenance en 1987
• Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

Mots clés libres

Litterature francaise

Litterature du 17e siecle

Homme

Institution

Societe

Moralistes

Mentalites

France

Résumé

L'homme du moraliste classique est le modele operatoire qui permet la connaissance des hommes reels; ceux-ci gardent leur mystere, mais la connaissance du premier suffit a eclairer la conduite morale. Cette connaissance part de l'etude du corps, sexue, soumis aux variations de l'age, sur lequel se fonde l'existence de chacun; elle demande ensuite de bien connaitre le role de la raison, qui ne peut etre tenu que dans un corps sain, au service d'un coeur fait pour aimer l'ordre, mais que l'energie des passions incontrolees affole. Les passions ne sont pas mauvaises, mais le peche les a desaccordees; leur bonte de nature se revele quand, reordonnees au bien, elles deviennent autant de vertus. L'accommodement est le moyen de retrouver l'accord de l'homme avec lui-meme, avec son milieu et avec sa situation, remise en ordre qui en fait un heros authentique. Aussi les hommes ne peuvent-ils s'accomplir que dans la societe politique, ce fait heureux qui n'a pas d'autre fin que cet accomplissement. Le roi, modele du sage, lieutenant de dieu, est le plus sur garant de cette finalite. Malgre ses defauts, la cour forme un microcosme harmonieux; elle est la vitrine d'un paraitre vertueux. La, noblesse et grandeur sont appelees a faire passer dans le naturel ce qui est nature recue. C'est pourquoi la guerre, terrible consequence du peche, doit etre occasion de reconquete morale, de retour a l'ordre; il en va de meme de la justice, harmonique et royale. La bruyere n'a rien dit de neuf, mais il l'a exprime avec une exigence artistique toute nouvelle, liee a une attitude d'etonnement.

The man from the classical moralist is the operative model which allows the knowledge of real men; the latter retain their obscurities, but the knowledge of the model is enough to enlighten moral behaviour. This knowledge proceeds from the study of the body, sexed, subject to ageing, on which personal existence is based; then it claims the exact notion of the part of the reason, that cannot be played but in healthy body, to the service of the heart intended to like order, but which may be disturbed by the force of unmastered passions. Passions are not vicious, but sin has thrown them into disorder; their original excellency is revealed when, ordered again to good, they become as many virtues. The accommodation is the means for man to recover harmony with himself, with his surroundings and with his condition, a reordering which makes him a true hero. So men cannot be achieved but within political society, this good reality without other finality than this achievement. The king, the true exemplary wiseman, god's lieutenant, is the firmest warrant of this finality. In spite of its failings, court shapes an harmonious microcosm, it's the glass case of the virtuous seeming. There, nobility and dignity must nature be natural, that's to say the gifts must be something of their own. That's why war, the terrific result of sin, must be an occasion af moral reconquest, of a return to order; things are quite similar for justice, an harmonic and royal one. La bruyere didn't say anything new about it, but he has worded it with quite a new artistic exactigness, along with an astonished, discomforted attitude.