Thèse soutenue

Pouvoir et culture à Rome à l'époque des lumières : 1740-1798

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Auteur / Autrice : Bruno Toppan
Direction : Norbert Jonard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Dijon

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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L'étude considère les institutions culturelles romaines et les productions artistiques et littéraires entre 1740 et 1798, époque où Rome est la cible de la coalition qui rassemble jansénistes, "philosophes" et "monarques éclairés", avant que la Révolution ne parachève l'œuvre de sape de tout un siècle (introduction et livre I). Dans le domaine de la défense de l'institution politico-religieuse est analysée la lente assimilation des techniques de vulgarisation. Elles seront maitrisées à la fin du siècle, mais utilisées à des fins propagandistes réactionnaires (livre II). Les programmes de réformes administratives et économiques et les propositions des économistes sont voués à l'échec des lors que n'est pas prise en compte la nécessaire émergence d'une classe moyenne en mesure de neutraliser l'attitude d'obstruction d'une classe dirigeante enfermée dans le conservatisme (livre III). Sur le plan culturel, les institutions officielles tentent de canaliser les aspirations au renouvellement des lettres et des arts vers une hypothétique conciliation avec l'idéologie dominante. Malgré les appels à une approche vivifiante de l'antiquité romaine (Piranesi-Milizia), l'académie de San Luca privilégie une lecture hellénisante et mythologique de l'antiquité qui aboutit à une réduction de la réflexion de Winckelmann et situe le néo-classicisme figuratif romain hors du temps et de l'histoire (Canova). L'académie de l’Arcadie redevient l'interprète de l'idéologie officielle des que l'autorité décrète de mettre un terme à l'expérience "philosophique" qui s'y est développée avec succès entre 1775 et 1785. Seule l'université de la Sapienza parvient à préserver quelques étroits espaces de liberté, grâce à un noyau d'enseignants philo jansénistes qui s'opposent à l'hégémonie exercée dans le système d'éducation par les jésuites, enfermés dans la tradition scolastique. L'activité théâtrale reste confinée à une fonction ludique et, tour à tour, Goldoni, Alfieri et de Rossi échoueront (livre IV). L'itinéraire des deux écrivains les plus représentatifs, A. Verri et V. Monti, révèle, au-delà de l'antériorité avec laquelle ils assimilent les sollicitations néo-classiques et préromantiques, le lourd tribut que payent au climat politico-culturel romain les deux œuvres majeures de l'époque : le notti romane et la bassvilliana (livre V). L'intellectuel romain s'est révélé incapable d'amorcer pour lui-même et d'imposer au pouvoir un processus de laïcisation de la culture (conclusion).