Auteur / Autrice : | Christian Savés |
Direction : | Michel Louis Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La présente thèse se propose d'expliquer le sens non avoué du discours politique soviétique. Il s'agit de comprendre pourquoi celui-ci a dégénéré en surenchère, laquelle apparait comme une dimension clé de l'univers bolchevik. La surenchère est née d'une déconnexion volontaire (à l'initiative exclusive des bolcheviks) entre le langage politique et la société civile. Un décalage croissant a vu le jour entre, d'une part, un réel toujours plus prosaïque, dépouillé de tous les attributs du socialisme, et, d'autre part, une phraséologie hyper socialisante maniée sans vergogne par les gouvernants au mépris de l'évidence (ou justement à cause d'elle). Lénine et ses successeurs se sont détournes d'une réalité qui leur faisait un tort considérable, les condamnait irrémédiablement, pour promouvoir par le verbe un univers de faux-fuyants, de mensonges : la surréalité, celle-ci a jeté un voile pudique sur le caractère ultra-totalitaire de l'URSS en faisant la part belle au mythe bolchevik de la "patrie du socialisme". Comment la surenchère a-t-elle œuvré pour parvenir à ce résultat ? - en s'imposant d'abord comme une stratégie d'évitement du réel, niant la substance de celui-ci. - en élaborant ensuite, et grâce à l'appareil d'Etat, une technique très probante de duperie massive du genre humain. - en se révélant à l'usage comme le seul discours en mesure de justifier la pérennité d'une hégémonie politique devenue illégitime parce qu'ayant égaré son objet : le socialisme.