Thèse de doctorat en Sciences économiques
Sous la direction de Jean Arrous.
Soutenue en 1986
Le président du jury était Jean-Luc Gaffard.
Le jury était composé de Christian Le Bas.
La réalité économique actuelle présente un ensemble cohérent d'indices qui, selon nous, participe de la mise en place d'une nouvelle dynamique de fonctionnement et développement des économies capitalistes industrialisées. C'est l'émergence de la régulation rationnelle en remplacement de la régulation monopoliste, dont on sait que la crise du début des années 70 signalait le blocage définitif. Nous assistons donc à une mutation irréversible qu'illustre la transformation qualitative des structures porteuses de la nouvelle régulation. Le principe de base qu'inspire cette régulation rationnelle est la flexibilité. C'est ainsi qu'au processus de production fordiste se substitue l'atelier flexible, tandis que les cercles de qualité remplacent le taylorisme dans les nouveaux rapports salarial. En fait, pour relancer les gains élevés de productivité, il est fondamentalement fait appel à un nouveau savoir-faire par le biais des innovations techniques et sociales. La science, ses applications techniques et les qualifications humaines nécessaires à leur maitrise deviennent des variables centrales de la nouvelle stratégie des entreprises. La place du travail intellectuel y est telle que la valeur travail renvoie plus a la valeur développement qu'a la valeur d'échange, conséquemment à la prédominance de l'investissement immatériel. Désormais, le système économique ne fonctionne plus sur le couple gain de productivité - pouvoir d'achat, mais plutôt sur l'articulation des quatre éléments : gain de productivité - pouvoir d'achat suffisant, temps libre - gain d'usagivité ; ce qui permet de dégager un champ économique inédit a la valorisation du capital. L'accumulation intensive "ajustée" centrée sur une consommation massive de produits différenciés. Il s'agit là de la base de cette "nouvelle" croissance amortie mais efficace qui va caractériser la régulation rationnelle.
Value and regulation : rational regulation
The present economic reality presents a coherent unity of clues which, according to us, contributes to the setting in place of a new dynamic of functioning and the development of the industrialized capitalist economics. It is the emergence of the rational regulation in substitution of the monopolist regulation about which it is known that the crisis of the beginning of the seventies indicated the final freezing. We are therefore witnessing to an irreversible mutation illustrated by the qualitative transformations of the structures which carry the new regulation. The basic principle which inspires this rational regulation is the flexibility. The Fordist production process is thus replaced by the flexible workshop, whereas the new quality workmanship replace Taylorism in the new wage relationship. Actually, in order to relaunch the high productivity profits, it is mainly called on a new savoir-faire by means of technical and social innovations. Science, its technical applications and the human qualifications necessary to their mastery are becoming the main variants of the firms's new strategy. The importance of the intellectual work is so much that the value work refers more to the value development rather than value exchange, consequently, to the predominance of the immaterial investment. From now, the economic system no longer functions on the couple productivity profits - purchasing power, but on the articulation of the four elements : productivity profits - sufficient purchasing power - vacation time usefulness profits, what permits pointing out an original further economic field in a capital valorization. The intensive accumulation focused on the mass consumption is substituted for an "adjusted" intensive accumulation focused on a massive consumption of varied products. It is the basic of this redeemed, (new) growth but efficient which is going to characterize the rational regulation.