Valeur et régulation : la régulation rationelle
Auteur / Autrice : | Jean Claude Ayem |
Direction : | Jean Arrous |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Luc Gaffard |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Le Bas |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La réalité économique actuelle présente un ensemble cohérent d'indices qui, selon nous, participe de la mise en place d'une nouvelle dynamique de fonctionnement et développement des économies capitalistes industrialisées. C'est l'émergence de la régulation rationnelle en remplacement de la régulation monopoliste, dont on sait que la crise du début des années 70 signalait le blocage définitif. Nous assistons donc à une mutation irréversible qu'illustre la transformation qualitative des structures porteuses de la nouvelle régulation. Le principe de base qu'inspire cette régulation rationnelle est la flexibilité. C'est ainsi qu'au processus de production fordiste se substitue l'atelier flexible, tandis que les cercles de qualité remplacent le taylorisme dans les nouveaux rapports salarial. En fait, pour relancer les gains élevés de productivité, il est fondamentalement fait appel à un nouveau savoir-faire par le biais des innovations techniques et sociales. La science, ses applications techniques et les qualifications humaines nécessaires à leur maitrise deviennent des variables centrales de la nouvelle stratégie des entreprises. La place du travail intellectuel y est telle que la valeur travail renvoie plus a la valeur développement qu'a la valeur d'échange, conséquemment à la prédominance de l'investissement immatériel. Désormais, le système économique ne fonctionne plus sur le couple gain de productivité - pouvoir d'achat, mais plutôt sur l'articulation des quatre éléments : gain de productivité - pouvoir d'achat suffisant, temps libre - gain d'usagivité ; ce qui permet de dégager un champ économique inédit a la valorisation du capital. L'accumulation intensive "ajustée" centrée sur une consommation massive de produits différenciés. Il s'agit là de la base de cette "nouvelle" croissance amortie mais efficace qui va caractériser la régulation rationnelle.