Thèse de doctorat en Ergonomie
Sous la direction de Alain Wisner.
Soutenue en 1986
à Paris 13 .
La presente etude se situe sur un terrain ou quatre equipes travaillent avec un horaire fixe pendant une longue periode. Les observations ont eu lieu dans une agence de presse, a la demande conjointe de la direction et du comite d'entreprise. Le premier objectif de cette etude est de mettre en evidence les problemes poses par les differents horaires de travail sur le rythme veille-sommeil des journalistes de l'agence. Les difficultes qui en resultent ont ete examinees en fonction de l'horaire de travail et de l'age. On a observe : -un raccourcissement de la duree du sommeil, -une baisse qualitative du sommeil (difficultes d'endormissement et de reveils nocturnes) et de la veille (somnolence), -une consommation frequente de somniferes et d'excitants, -des rythmes alimentaires irreguliers. Les observations en fonction de l'age font apparaitre l'accroissement des perturbations du rythme veille-sommeil pour un grand nombre de travailleurs vieillissants. Le deuxieme objectif de cette etude est d'examiner s'il n'existe pas une relation entre la duree et la nature du travail effectue a des heures avancees du nycthemere et les perturbations du rythme veille-sommeil. Les resultats des observations montrent que lorsqu'une activite longue et complexe est accomplie a une heure avancee du nycthemere, les indices de perturbation du rythme veille-sommeil se manifestent avec plus d'acuite. Nous avons note: -une augmentation de la latence d'endormissement en fonction de la duree de traitement, -une augmentation de la latence d'endormissement en fonction de la nature du traitement, -une reduction de la duree du sommeil. En effet, on a constate qu'une activite longue et complexe, effectuee a une heure avancee, retarde l'endormissement. Ce coucher tardif n'est pas compense par un reveil egalement tardif. Le sommeil des redacteurs qui ont effectue une activite longue et complexe est ainsi reduit. Le type de travail nocturne a donc une influence observable sur le rythme veille-sommeil.
Cognitive activites during night work: their effect on sleep
This study concerned four teams working fixed hours over a long period. Observations were made in a press agency at the joint request of the management and the works committee. The first aim of this study was to highlight the problems which different working hours posed in regard to the awake-asleep rhythm of journalists in the agency. The resulting difficulties were examined in terms of working hours and the person's age. The following were noted: -less sleep, -reduced quality of sleep (difficulty in getting to sleep, wakening during the night) and of wakefulness (drowsiness), -frequent consumption of sleeping pills and stimulants. Observations in terms of age indicated increased perturbations of the awake-asleep rhythm for a high percentage of older workers. The second aim of this study was to see if any relationship existed between the duration and the type of work done at a late stage of the nycthemeron and the awake-asleep rhythm perturbations. The results of the observations indicated that when a long and complex task is done at an advanced stage of the nycthemeron, the awake-asleep rhythm perturbations are more pronounced. We noted: -an increase in the latency of drowsiness in terms of the length of the treatment, -an increase in the latency of drowsiness in terms of the type of treatment, -less sleep. We noted that a long, complex task done late at night retarded drowsiness. Going to bed late a night was not compensated by sleeping equally late. As such, journalists who did a long, complex task sleep for a shorter period. Therefore, the type of night work has an observable influence on the asleep-awake rhythm.