Thèse soutenue

L'impact de l'urbanisation sur le paludisme en Afrique Centrale

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Auteur / Autrice : Jean-François Trape
Direction : Joseph Bergerard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences naturelles
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne)
Jury : Président / Présidente : Joseph Bergerard

Mots clés

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Résumé

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A partir de l'exemple de Brazzaville et d'enquêtes complémentaires dans 16 agglomérations du Congo, l'impact de l'urbanisation sur le paludisme en Afrique Centrale est étudié dans cette thèse. Les relations entre paludisme et urbanisation sont successivement envisagées sur les plans entomologique, parasitologique, séro-immunologique et clinique. Par l'intermédiaire de la pression foncière, de la pollution du milieu et de l'augmentation de la densité de la population, la croissance urbaine se révèle hautement défavorable aux vecteurs du paludisme et tend à réduire et à focaliser la transmission, avec pour conséquence des différences considérables dans la prévalence du paludisme entre les quartiers d'une même agglomération. Ainsi, dans le cas de Brazzaville, alors que l'intensité de transmission est supérieure à 200 piqûres infectantes par personne par an dans les villages environnants, elle varie en zone urbaine de 100 piqûres infectantes par personne par an à moins d'une piqûre infectante par personne tous les trois ans. De même, alors que l'indice plasmodique est homogène à un niveau très élevé chez les enfants résidant en zone rurale (79%-94% selon les villages), cet indice varie de 3% à 81% selon les quartiers de la ville. On observe également un impact important sur la prévalence des captations complètes d'haptoglobine et les modalités de l'acquisition de l'immunité. En particulier, plus de la moitié des enfants résidant depuis leur naissance dans les quartiers centraux de Brazzaville n'ont toujours pas d'anticorps antipaludiques à l’âge de 6 ans. Sur le plan clinique, l'observation la plus remarquable est la mise en évidence d'un taux de mortalité par paludisme particulièrement faible (environ 0,5 pour mille par an dans le groupe d’âge 0-4 ans) tant en zone rurale dans la région de Brazzaville que dans tous les quartiers de la ville, quel que soit le niveau de transmission et la prévalence du paludisme. La chute de la mortalité par paludisme est attribuée à la précocité actuelle du traitement des syndromes fébriles de l'enfant et à l'emploi présomptif quasi systématique d'antipaludiques pour ce traitement, usages nouveaux favorisés par les profondes transformations sociologiques et culturelles induites par le développement.