Thèse soutenue

Contribution à une théorie de la dissidence à partir de quelques cas

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Auteur / Autrice : Maryvonne David-Jougneau
Direction : Louis-Vincent Thomas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 5

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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A partir de quatre affaires françaises, étude sociologique de l'interaction entre le dissident et son milieu. Cette approche de psychiatrie le regard sur la dissidence et révèle ses enjeux culturels. Première partie: qu'qu’ un dissident et quelles sont les conditions de la dissidence? Cette recherche dégage un scenario de la dissidence avec quatre phases : revendication, affrontement institutionnel, entrée en dissidence, réintégration-réhabilitation. L’analyse de ces phases révèle un enjeu fondamental: la question du droit ou des principes auxquels se réfère, idéalement et pratiment, le dissident, face à un fonctionnement institutionnel selon des normes qui ne mettent pas ceux-ci en pratique. Cette question des principes légitime sa pratique dissidente, pour lui et ceux, minoritaires, qui le soutiennent. Deuxième partie: par contre, la majorité de ses coactants, dans son propre milieu institutionnel, le rejette comme paranoïaque. L'analyse des codes d’interaction, remis en cause par sa pratique dissidente, révèle un autre enjeu fondamental: la dimension d'acteur social», que propose l'individu dissident face à celle des "agents normalises», dont il remet en cause la représentation de soi et du réel social. Les agents normalisent, défendant leur fonction de reproducteurs, rejettent le dissident, en engendrant spontanément, (sans avoir besoin d'un "savoir «psychiatrique), les éléments du diagnostic de paranoïaque qui le stigmatise. Troisième partie: mais le dissident, au cours des différentes phases d'interaction, subit des variations extraordinaires de dimension sociale, dignes de celles d’Alice de Lewis Carroll. Proposant une "révision à la hausse «de la dimension institutionnelle normalisée, sorte de "dimension cachée" liée au statut, il est, en fait,"réduit", voire menace d'"anéantissement" par ses coactants. Il y échappe en entrant en dissidence, ou il "grandit" démesurément. D’où le problème de réhabilitation qu'il pose au moment de sa réintégration, dont l'enjeu fondamental est : réintégration, mais avec quelle dimension institutionnelle garantie ? Difficile problème à négocier avec l'institution. Conclusion: importance pratique et théorique de la dissidence.