Thèse soutenue

La doctrinne israélienne de la légitime défense

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Auteur / Autrice : Sophie Tubiana
Direction :  Directeur de thèse inconnu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Nice

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Depuis le pacte de Paris de 1928, le recours à la guerre d'agression était devenu un crime international, et la charte de San Francisco de 1945 avait confirmé l'abolition de la compétence de guerre des états, sauf exception de légitime défense ; mais, dans ce cas, l'usage de la force avait un caractère provisoire, subsidiaire et contrôlé, jusqu'à l'intervention du conseil de sécurité, seul organe habilité à maintenir ou rétablir la paix. Malheureusement, les institutions prévues par la charte pour exercer le pouvoir de sanction n'ont jamais été mises sur pied, notamment en raison du désaccord constant entre les deux grands. Et dans sa courte histoire, l'état d'Israël, devant la carence constante du conseil de sécurité, allait être amené à utiliser légitimement la force dans ses relations avec les états arabes voisins pour assurer sa naissance, puis son existence. Après plusieurs conflits armés, les états arabes semblent s'être enfin résignés à admettre l'existence de l'état juif au proche orient. Malheureusement, l’O. N. U. A apporté un "facteur belligène" supplémentaire dans les relations internationales en légitimant une nouvelle forme de violence, la guerre de libération nationale. Israël, devenu au fil des années non plus l'état des juifs, mais le juif des états, se trouve donc confronte depuis 20 ans à la haine d'un mouvement de libération nationale, l'O. L. P. , qui utilise essentiellement le terrorisme dans sa lutte contre l'état hébreu. Face à ce moyen de combat, la charte est inadaptée, et la légitime défense devient le point de tension où se focalisent les distorsions entre le droit international classique et le droit international nouveau, issu de l'activisme du tiers monde et de l'assemblée générale. L’état juif va donc être amené à élargir considérablement sa conception de la légitime défense, sans jamais reculer devant l'usage de la force à titre préventif. Cette doctrine se trouve bien proche de celle des deux grands, qui n'hésitent pas à intervenir militairement pour défendre des intérêts qu'ils considèrent comme vitaux et non négociables. Si bien que dans l'état actuel du droit international, il parait difficile de concilier "les droits inaliénables" du peuple palestinien et "les droits imprescriptibles" de l'état d'Israël.