Thèse soutenue

Le style Léon Bloy : une figuration rhétorique de la dysphorie

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Auteur / Autrice : Mireille Dereu
Direction : Danielle Bouverot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Nancy 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse mène sur l'ensemble des écrits de Léon Bloy, à l'exclusion de la correspondance, une étude de style qui prétend démontrer, par l'observation d'une figuration rhétorique d'apparence composite, la cohérence d'une production qui se donne toujours comme parole d'un sujet. Un chapitre préliminaire sur la "poétique" de l'écrivain dégage la vision du langage et de la littérature susceptible de traverser la rhétorique de l'oeuvre. La première partie, consacrée à la composante syntactique, s'attache à la structuration du mouvement de la prose en décrivant les formes majeures de la phrase de Léon Bloy. Celle-ci respecte les canons de la période oratoire. C'est dans l'excès de constituants, le déséquilibre d'une ligne mélodique, la tension extrême d'un mouvement que se fait entendre une voix singulière. Un second type de phrase est réalisé, fondé sur toutes les formes de la briéveté : il marque les limites d'un discours qui ne croit pas à l'efficacité de son déploiement. La seconde partie s'attache à la composante sémantique du style de Bloy, retenant d'une part la polarisation stylistique du lexique, écartelé entre les formes de haut et de bas langage ; d'autre part, les diverses structures discursives qui servent une dissociation sémantique : alliances, analogies, incohérences textuelles. L'ensemble de ces figures détermine une rhétorique voyante, et souvent agressive, de la rupture. Un chapitre final souligne les convergences de ces divers motifs, dans la mise en spectacle d'un malêtre : mal-être au langage avec les formes qui exhibent une dysfonction, mal-être au monde qui se livre à travers une rhétorique de la destruction, mise en scène, enfin, du sujet malheureux qui ne cesse d'empreindre le discours de sa présence. Cette figuration rhétorique de la dysphorie, en manifestant l'unité d'une oeuvre dans toutes ses composantes, apparaît apte à définir le style de Léon Bloy.