Thèse soutenue

Les implications éthiques et politiques des pensées négatives de Schopenhauer à Spengler

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Auteur / Autrice : Michel Onfray
Direction : Simone Goyard-Fabre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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L'obscurcissement du monde que bon nombre de philosophes découvrent avec la mort de Dieu est en partie du à l'effondrement de la mythologie qui accompagnait la croyance en son existence. Une série de paradigmes a, jusqu'à Hegel compris, fonctionné comme des thèmes sur lesquels les philosophes s'exerçaient a des variations : les éléments d'une logique du meilleur des mondes possibles ou Ddieu, le droit et l'Etat entretenaient un rapport singulier d'autojustification, se font de plus en plus caduques. Le sens de l'histoire et le progrès sont mis en doute. La décomposition du christianisme suppose le réflexe hégélien de maintenance de l'ancienne loi sous de nouvelles formes. C'est contre ce projet, dont Hegel fait le fil d'Ariane de son système, que réagissent Schopenhauer, Feuerbach, Stirner, Bakounine, Nietzsche, Spengler. Tous ont en commun l'athéisme et la recherche des implications éthiques et politiques de leurs options déicides. Les solutions, les obsessions conceptuelles et les objectifs détruits sont multiples. Avec ces penseurs, la théodicée, l'universel, l'idéalisme, la métaphysique et la philosophie sont attaqués. Le pessimisme, la révolte, le nihilisme deviennent actifs et des issues sont découvertes : la négation du vouloir, l'anthropothéisme, la pure subjectivité, l'esthétique du refus, de la puissance, l'ordre césarien, de nouvelles politiques. Dans la confusion des entreprises se distingue une norme prométhéenne àla dimension du crime commis a l'égard de Dieu : la philosophie devient insensiblement, mais sûrement, l'ascèse par laquelle le sujet prend en charge son existence pour en faire une oeuvre d'art. Le guide de cette métamorphose méthodologique étant le philosophe-artiste, c'est à Nietzsche qu'il revient d'être le philosophe du déepassement de la révolution cynique et de l'intraitable mélancolie qui s'en suit.