Étude du transport du glucose dans les liquides cochléaires chez le rat
Auteur / Autrice : | Evelyne Ferrary |
Direction : | Claude Amiel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie et physiologie animale |
Date : | Soutenance en 1985 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Jury : | Président / Présidente : Édouard Coraboeuf |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Amiel, Édouard Coraboeuf, Olivier Sterkers, Patrice Ba Huy Tran, Alain Uziel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le glucose, principal substrat énergétique des tissus cochléaires, doit franchir la barrière hémato-périlymphatique pour pénétrer dans les liquides cochléaires. Les similitudes morphologiques et physiologiques qui existent entre la barrière hémato-encéphalique et la barrière hémato-périlymphatique suggèrent que le glucose pourrait pénétrer dans les liquides cochléaires par un transport facilité comme cela a été démontré dans la barrière hémato-encéphalique. Pour tester cette hypothèse nous avons étudié, sur des rats anesthésiés, la pénétration du glucose dans la périlymphe vestibulaire, la périlymphe tympanique, l’endolymphe et le liquide céphalorachidien après l’administration intraveineuse d’hexoses radioactifs : D-glucose, L-glucose, et 3-0-méthyl-D-glucose analogue non métabolisé du D-glucose. La détermination des concentrations de Na et K par ultramicrospectrophotométrie d’émission dans des échantillons de 1 nl permet d’apprécier la pureté des échantillons d’endolymphe et de périlymphe. La concentration de glucose est déterminée par méthode enzymatique. La radioactivité est mesurée dans un compteur à scintillation liquide. Les concentrations de glucose sont de 4,1 ± 0,13 mM (ESM, n = 22) dans la périlymphe vestibulaire, 3,7 ± 0,12 mM (ESM, n = 14) dans la périlymphe tympanique, 3,8 ± 0,20 (ESM, n = 8) dans le liquide céphalorachidien et < 0,6 mm (n = 4) dans l’endolymphe ; l’analyse pairée montre une différence significative (p < 0,001) entre les deux périlymphes. La concentration de glucose dans la périlymphe est une fonction linéaire de la concentration plasmatique. L’entrée du D-glucose dans la périlymphe est rapide (constante de transfert, calculée à partir de la cinétique du 3-0-méthyl-D-glucose dans la périlymphe vestibulaire, de 0,0372 min⁻¹) alors que l’entrée du L-glucose est lente (constante de transfert de 0,00068 min⁻¹). La perfusion de 3-0-méthyl-D-glucose (50mM) fait décroître la concentration de glucose dans la périlymphe et ralentir l’entrée de D-glucose radioactif alors que ces effets ne sont pas observés après administration de mannitol (50mM). En conclusion : le D-glucose entre rapidement dans la périlymphe par un transport stéréospécifique et saturable ; il existe un contre-transport et une inhibition compétitive entre le D-glucose et le 3-0-méthyl-D-glucose. Ces résultats suggèrent l’existence d’un transport facilité de glucose à travers la barrière hématopérilymphatique.