De la composition classique au montage organique : éloge de l'attitude moderne
Auteur / Autrice : | Cédric Mazet Zaccardelli |
Direction : | Pierre-Damien Huyghe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts et Sciences de l’art |
Date : | Soutenance le 20/10/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Payot |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Damien Huyghe, Olivier Schefer | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Delbard |
Résumé
Toute une théorie classique de l’art a défini la composition picturale en prenant ses concepts à la tradition rhétorique. Ainsi le travail du peintre rassemble-t-il à ses yeux, pour commencer, deux opérations dont Cicéron avait déjà en son temps donné les noms pour l'art du discours : l’invention, qui sélectionne au sein d’une sorte de réserve les éléments convenant au sujet à présenter, puis la disposition, qui se charge d’organiser avantageusement ces éléments selon les règles d’une économie. Sous le nom de «montage», une large part de la fabrique artistique contemporaine, qu’il s’agisse de photographie, de cinéma ou de littérature, reconduit de fait aujourd’hui ces principes de procédure. Ils ne sont pourtant pas indépassables. Penser le montage sans s’expliquer avec la notion classique de composition, c’est finalement oublier ce qui a, un temps, animé l’art qu’on peut dire «moderne». Prenant en compte cette situation, étudiant des œuvres qui se sont effectuées en dépit de la méthode défendue par les classiques, cette thèse entend critiquer le désir de maîtriser des objets sous l’autorité d’une idée à transmettre et soutient la notion d’un montage qui, se soustrayant à l’«édifice» (Ishaghpour) ou au «texte» (Rancière), ne se trouve pas par eux modéré dans son opération. Il est en conséquence possible d’entendre les concepts d’invention et de disposition autrement que les classiques ou, en d’autres termes, d’en changer le mode. Cela se fait par glissements notionnels successifs, parmi lesquels celui de l’apparence à l’aspect, de la maîtrise à l’exercice, de l’application à la découverte, etc. On repère ainsi des enjeux de pensée et de conduite qui dépassent finalement le seul motif du montage.