Thèse en cours

Les territoires du quotidien. Mobilités et urbanités dans les lotissements géants de la périphérie de Mexico

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Auteur / Autrice : Céline Jacquin
Direction : Jérôme Monnet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2007
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : VTT - Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LAB'URBA

Résumé

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Au milieu des années 1990 les fonds mexicains pour le logement d'intérêt social, déficitaires, connaissent de profondes réformes dans les orientations de la Banque Mondiale. Organismes de gestion et de construction de logements pour les travailleurs du secteur formel, ils se transforment en simples instances hypothécaires et réglementaires. Les programmes fédéraux pour le logement stimulent le secteur privé en simplifiant les conditions de l’urbanisation à travers la nouvelle formule du « conjunto urbano » ou ensemble urbain, et en donnant des garanties sur les portefeuilles de crédits à l'achat. Le résultat est une périurbanisation rapide, intensifiée et extensive ces quinze dernières années, avec un apport massif de logements de très basse qualité produits selon des procédés standardisés, dans les zones les plus éloignées de la ville-centre. Pour les populations concernées, majoritairement ouvrières, «la propriété représente l’unique facteur de sécurité dans des environnements instables socialement, comme, par exemple celui des ouvriers » (Cuturelo et Godard 1982). Dans cette perspective, le nouveau milieu de vie, très peu fonctionnel mais prometteur d’ascension sociale, est rapidement approprié et investi de sens. S’installer dans les lotissements périphériques représente pourtant d’évidentes contraintes pratiques, liées à la taille gigantesque de ces espaces résidentiels, leur relative fermeture, le manque de qualité de l’espace public intérieur et d’importantes carences en équipement et service, en plus d’un manque d’accessibilité notoire à la ville et à l´emploi. En second lieu, y vivre implique une rupture du lien familial, dans des systèmes traditionnels fortement dépendants d’un noyau tri-générationnel dans l'habitat (Lomnitz 1993). Ces pionniers connaissent alors la transformation radicale de leur expérience résidentielle et de la ville. Cette recherche en cours de finalisation vise à identifier les mécanismes de production de l’espace urbain et de l'habitat par les résidents des lotissements géants, au travers de stratégies économiques et sociales, impliquant la famille élargie et le voisinage, lesquels modifient le rapport à la ville et les échelles de la géographie quotidienne.