Caractérisation, production et diffusion des imitations de sigillée d'Argonne dans le Diocèse des Gaules durant l'Antiquité tardive
Auteur / Autrice : | Thomas Delbey |
Direction : | Paul Van Ossel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéologie - Ethnologie |
Date : | Soutenance le 22/05/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Joly |
Examinateurs / Examinatrices : Paul Van Ossel, Martine Joly, Anne Schmitt, Éric Goemaere, Christophe Petit | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Raynaud, Anne Schmitt |
Mots clés
Résumé
A partir de la seconde moitié du IVe siècle, les productions de sigillée de l’Argonne, région naturelle située entre Châlons-en-Champagne et Verdun, sont diffusées dans le Diocèse des Gaules et plus largement dans l’ouest de l’Europe. Ce type de céramique, caractérisée par la présence d’un décor en bandeau imprimé à l’aide d’une molette, a longtemps été considéré comme produit uniquement dans les ateliers argonnais. Cependant, les études de ces dernières décennies sur le sujet ont permis d'avancer l'hypothèse de l'existence de plusieurs productions locales imitant les formes et les décors de ces sigillées. Grâce aux méthodes d’analyses archéométriques utilisées (analyses chimiques par fluorescence X, observations pétrographiques, analyses minéralogiques par diffraction des rayons X), l’existence de plusieurs groupes de production est validée. L’adéquation entre le classement statistique des données géochimiques et les hypothèses archéologiques principalement basées sur l’identification des décors à la molette confirme la pertinence du partitionnement obtenu. Ces résultats reflètent la diversité des argiles utilisées pour la fabrication de ces sigillées hors de la région argonnaise (argiles calcaires, argiles peu calcaires et argiles kaolinitiques) et les capacités d’adaptation des artisans aux ressources géologiques disponibles. Les observations pétrographiques et minéralogiques attestent également de l’utilisation de fours à sigillées et des fours à flammes nues (parfois conjointement dans un même atelier) par les potiers. Cette caractérisation met en lumière un phénomène d’essaimage d’ateliers, généralement de taille modeste, qui produisent et distribuent ces sigillées décorées à la molette sur de courtes distances.