Thèse soutenue

Vivre en « Mode Bogotá » : pratiques et représentations dans une ville sous tension

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Auteur / Autrice : Gina Paola Sierra Cristancho
Direction : Franck MermierThierry Lulle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 10/11/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Lallement
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Lallement, Vincent Gouëset, Stéphanie Schwerter, Michel Agier, Luis Berneth Peña Reyes
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Gouëset, Stéphanie Schwerter

Résumé

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La thèse propose d’approfondir la question des pratiques et des représentations urbaines de la sécurité à partir de l’étude de trois secteurs de Bogotá (Colombie) : la Candelaria, la Macarena et Usaquén entre 2000 et 2018. Les effets de l'insécurité et de la violence sont analysés en relation avec les usages sociaux des espaces publics et les politiques de la ville. L’étude porte sur les expériences urbaines des citadins, leurs espaces de vie et les formes que prend leur mobilité quotidienne dans ces zones centrales à l’échelle métropolitaine de la capitale colombienne. Cette enquête ethnographique repose aussi sur le choix d’une « mise en conversation » de méthodes variées et de sources diverses ; allant des entretiens semi-directifs, en passant par l’analyse de cartes mentales et de documents institutionnels, mais aussi de représentations qui sont sous-jacentes dans certaines œuvres littéraires. Une telle démarche permet de mettre en évidence l’existence de compétences citadines propres à la métropole colombienne : un « mode singulier d’être » à Bogotá, qui se traduit par des stratégies et manœuvres développées par les citadins pour faire face aux situations de tension et aux diverses formes de contraintes. Les pratiques et les représentations de la ville prennent forme dans des cartes de navigation et cartographies, réalisées par des habitants des zones étudiées, qui condensent ces connaissances approfondies des rythmes, dynamiques et frontières du territoire bogotano. Ces pratiques révèlent un ensemble de codes partagés, reconnus et enracinés dans la société urbaine qui permettent d’apporter des solutions aux problèmes quotidiens liées à la sécurité. Ces modes d’être citadins impliquent plusieurs compétences de base qui se sont peu à peu converties en un « sens commun partagé » qu’un habitant de Bogotá doit détenir pour parvenir à maîtriser la ville dans ses dimensions matérielles, en particulier territoriales, mais également symboliques ou immatérielles. Ces connaissances expriment un savoir particulier du cadre territorial de la capitale.