Thèse soutenue

L'Âge du Bronze moyen atlantique au prisme de la parure : recherches sur les ornements corporels en bronze de France atlantique et des régions voisines entre le milieu du XVe et la fin du XIVe siècle avant notre ère

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Auteur / Autrice : Marilou Nordez
Direction : Pierre-Yves MilcentBarbara Regine Armbruster
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Soutenance le 15/09/2017
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Philippe Barral
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Yves Milcent, Barbara Regine Armbruster, Anne Lehoërff, Eugène Warmenbol, Sylvie Boulud
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Lehoërff, Eugène Warmenbol

Mots clés

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Résumé

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Au cours de la seconde partie de l’âge du Bronze moyen, soit entre le XVe et le début du XIIIe siècle avant notre ère, des bracelets, parures de cheville, épingles et torques sont produits et enfouis en quantité importante dans la moitié nord de l’Europe atlantique, essentiellement en contexte de dépôt non funéraire. Il s’agit d’un moment particulier, au cours duquel ce phénomène des dépôts évolue, notamment à travers l’accroissement considérable de la masse métallique enfouie et immergée. S’il concorde certainement avec une forte augmentation de la production, elle ne suffit pas à expliquer la quantité pléthorique d’objets en bronze retirés du circuit économique.Par l’inventaire détaillé des ornements corporels en bronze et leur classement typo-technologique, ainsi qu’à travers des analyses spatiales et statistiques, il a été démontré que l’attribution typologique des objets de parure nécessitait d’être affinée et aussi précise que pour les autres catégories d’objets, fournissant des informations cruciales d’un point de vue culturel. Cette classification renouvelée distingue désormais 14 types d’épingles, 2 types de torques et 27 types de parures annulaires, au sein desquels se répartit l’essentiel des productions de parure du Bronze moyen atlantique 2 mises au jour en France atlantique, y compris les productions imitées ou importées depuis les régions voisines.D’un point de vue technologique, l’un des apports majeurs de ce travail est la démonstration de l’emploi prédominant de la technique de la fonte à la cire perdue pour la fabrication des parures annulaires à tige pleine. Des modalités de découpe de la cire ont également pu être identifiées. L’hypothèse avancée et étayée par des exemples concrets irait dans le sens de la segmentation de colombins et de plaques de cire, permettant l’obtention de préformes, ensuite cintrées et décorées individuellement avant la fonte.Le fait de mener cette étude sur une aire géographique étendue a permis d’envisager différents réseaux de production/diffusion des parures en bronze. Des particularismes locaux ont notamment pu être identifiés, caractérisés par le dépôt de types d’objets dont la diffusion est extrêmement restreinte, ou encore par des associations d’objets dans les dépôts qui dénotent avec celles des zones directement voisines géographiquement.À l’échelle régionale, plusieurs groupes ont pu être identifiés, caractérisés par l’enfouissement de certains types de parures dont la combinaison entre la morphologie et le décor lui sont propres. L’analyse typo-technologique fine a permis de déterminer quelles étaient les productions enfouies préférentiellement dans une zone, mais aussi de repérer les éventuelles importations, affinités ou influences visibles à travers les ornements corporels. Les interactions à différentes échelles entre les groupes ont ainsi pu être évaluées, permettant de préciser les contours du domaine atlantique. Des échanges à très longue distance ont eu lieu durant le Bronze moyen, visibles notamment par l’importation de matériaux (ambre balte, verre proche-oriental, etc.), mais aussi d’objets de parure, particulièrement visibles entre la France atlantique, le sud de l’Angleterre, le Lüneburg et le Schleswig-Holstein. Si la nature de ces échanges ne peut à ce jour être envisagée précisément, il est tentant de l’interpréter en termes de circulation d’individus, peut-être par le biais d’échanges matrimoniaux. Les parures annulaires sous toutes leurs formes sont en effet très souvent sollicitées dans ce cadre, dans les sociétés actuelles ou passées.En définitive, les ornements corporels en bronze s’avèrent être d’excellents indicateurs, justifiant le choix de ce prisme pour l’étude des sociétés du Bronze moyen atlantique. Ce travail a participé à caractériser plus précisément cette période, mais ouvre également de nombreuses perspectives, aussi bien sur les plans culturels que socio-économiques, techniques et symboliques.