Thèse soutenue

Sauver les plus irremplaçables ? : une histoire du refuge canadien par les associations pendant la Seconde guerre mondiale

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Auteur / Autrice : Annelise Rodrigo
Direction : Patrick CabanelMagdalena Fahrni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 09/09/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France Amériques Espagne - Sociétés, pouvoirs, acteurs (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Claire Zalc
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Cabanel, Magdalena Fahrni, Patrick Farges, Laura Hobson Faure, Isabelle Lacoue-Labarthe
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Farges, Laura Hobson Faure

Résumé

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Cette thèse retrace la mobilisation d'associations canadiennes venant en aide aux réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale. L'étude de cette mobilisation collective - le refuge - éclaire la volonté de secours canadienne face aux dangers et persécutions menaçant les réfugiés entre décembre 1938 et octobre 1945. À partir des sources des deux principaux acteurs du refuge consacrés aux réfugiés - le Canadian National Committee on Refugees (CNCR) et les comités du Canadian Jewish Congress (CJC) - la thèse propose un regard intermédiaire sur l'assistance et l'accueil canadiens tout au long du conflit, entre histoire de la politique migratoire et étude des mouvements de populations. En suivant le rythme du refuge, la thèse retrace la structure complexe de la mobilisation collective constituée d'une dizaine d'organisations opposées par des rivalités idéologiques, politiques et territoriales. En tirant les fils de ce " sac de nœuds associatif ", l'étude du refuge fait ressortir la catégorisation du réfugié dans un Canada ne distinguant pas ceux-ci des migrants classiques. Confrontée au refus gouvernemental d'admettre des réfugiés au Canada, la mobilisation collective ne reste pas isolée du reste de la population canadienne et sollicite son appui pour ouvrir les frontières canadiennes aux personnes persécutées. Le refuge développe alors deux propagandes reflétant la collaboration interne à la mobilisation collective, notamment entre le comité du CJC consacré aux récoltes de fonds - l'United Jewish Refugee and Relief Agencies - et le CNCR. Face à la politique restrictive du gouvernement canadien, le refuge développe un secours à distance, participant à l'aide humanitaire réalisée par des organisations états-uniennes, et détermine une stratégie d'assistance fondée sur la discrétion. Celle-ci a pour objet de contourner les règles migratoires canadiennes et de préparer l'accueil de potentiels réfugiés. L'arrivée des réfugiés apparaît alors comme le point culminant du refuge.