Thèse soutenue

Les mères et la maternité dans les œuvres de George Eliot et d'Elizabeth Gaskell

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aude Petit Marquis
Direction : Georges Letissier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes
Date : Soutenance le 18/10/2019
Etablissement(s) : Nantes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre de recherche sur les Identités, les Nations et l'Interculturalité (Nantes)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Jaëck
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Vanfasse, Pierre Carboni, Fabienne Gaspari

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

FR  |  
EN

A l’époque victorienne, plus qu’une expérience singulière et une réalité biologique et sociale, la maternité est un mythe, au sens barthésien du terme. Ce mythe est le produit d’une discursivité en mouvement, sans cesse renouvelée et renforcée par de nouveaux discours à son sujet, issus de domaines aussi divers que la médecine, les sciences sociales ou la littérature. En même temps qu’il s’élabore, ce mythe perd instantanément sa dimension de construction historique car il tire sa légitimité d’une vision essentialiste du corps de la femme ; ce qui rend sa remise en cause particulièrement difficile, si ce n’est en termes d’écarts pathologiques par rapport à la norme. La vision de la maternité qui prend forme dans ces discours est donc une construction idéologique et idéalisée, fondée sur le mode de vie des classes bourgeoises mais érigée en tant que norme à suivre par toutes les femmes. Mais est-ce bien la norme? Cet idéal se veut uniforme et universel (l’est-il vraiment?), malgré un décalage certain avec la réalité plurielle de la maternité à l’époque victorienne. Cette thèse a pour objet d’explorer la manière dont George Eliot et Elizabeth Gaskell mettent en mots le thème de la maternité et interrogent les discours qui définissent l’idéal maternel victorien dans les oeuvres suivantes : « Lizzie Leigh », Ruth et Wives and Daughters pour Elizabeth Gaskell ; Adam Bede, Silas Marner et Daniel Deronda pour George Eliot. Un examen attentif de ces oeuvres permet de mettre en lumière la manière dont ces deux auteurs s’emparent du thème de la maternité afin d’exprimer leur point de vue sur la question du rôle et de la place de la femme et de la mère dans la société victorienne. Leurs représentations de la banalité du quotidien domestique de ces mères servent également des intentions esthétiques et stylistiques. Plus qu’une simple thématique, la maternité est pensée comme le fondement d’une poétique féminine que l’on peut qualifier de « maternelle ».