Thèse soutenue

Approches didactique et pédagogique de la biologie humaine au lycée en Tunisie : étude exploratoire, en contexte culturel tunisien, de l’intégration de l’autocorrection et de l’auto-évaluation en classe de terminale dans les cours sur la reproduction humaine

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Auteur / Autrice : Fadhila Farhane
Direction : Jean-Claude Régnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 24/06/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Interactions, corpus, apprentissages et représentations. Langues et littératures du monde arabe (Lyon, Rhône)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Nadja Maria Acioly-Régnier
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Vergnaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Régis Gras

Résumé

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Notre travail s’inscrit dans le champ de la didactique de la Biologie en général et celui de la reproduction humaine en particulier. Nous nous intéressons spécialement à une « tentative » d’autonomisation des apprenants - plus exactement des élèves - tunisiens en classe de terminale scientifique par le biais de l’autocorrection/auto-évaluation dans l’apprentissage de la reproduction humaine et l’éducation à la sexualité. Le choix de notre sujet de recherche plonge ses racines dans les méthodes et procédés utilisés dans les apprentissages scolaires en rapport avec l’appartenance des apprenants, tout comme les enseignants, à une société arabo-musulmane, où, parler de reproduction reviendrait à parler de sexualité qui est un terme « sale », « vulgaire », « honteux » et l’évoquer pourrait bien être contre la morale, donc une attaque à la pudeur. Mais, cette conception qui empêcherait les élèves, jeunes adolescents, de parler ouvertement de sexualité et de reproduction, est-elle d’ordre religieux ? Ou qu’elle n’est qu’une construction sociale ? La pratique religieuse fait-elle obstacle à l’évocation des questions se rapportant à la sexualité dans la mesure où celle-ci n’est aucunement abordée au sein des familles où les parents sont musulmans pratiquants ? L’Islam comme religion incitant à la pudeur et la chasteté, fait-il de la sexualité un tabou ? Grace à des questionnaires nous avons tenté d’apporter de l’éclairage à tous ces questionnements. De par notre ancienne expérience professionnelle d’enseignante de Sciences de la Vie et de la Terre, nous avons remarqué chez les apprenants une réticence manifeste, qui s’exprime par un manque, voire une absence de participation lors de la construction des savoirs allant jusqu’à s’abstenir de poser des questions. Rien qu’un silence assourdissant qui règne dans la salle de classe lors de l’apprentissage de la reproduction humaine. Nous entendions une voix muette mais opprimée me disant : « Allez, faites vite ! Et pourvu de ça finisse ! ». Cette passivité jouait, éventuellement en faveur d’un paradigme éducatif purement transmissif. Notre idée première était de contraindre, d’une manière ou d’une autre, les apprenants à communiquer entre eux autour de ce thème « problématique » qu’est la reproduction humaine. Cette initiative était aussi bien dans le but de tenter de briser des obstacles éventuels qui pourraient s’interposer d’une part entre les apprenants des deux sexes et l’enseignant et, d’autre part, entre les apprenants et le savoir, que de laisser aux apprenants l’occasion de corriger eux-mêmes leurs propres erreurs, peut-être ne les reprennent-ils plus. Tant de questionnements nous sont venus à l’esprit : bien que non habitués aux pratiques autocorrectives/auto-évaluatives, les élèves tunisiens sont-ils en mesure de porter des jugements corrects à leurs propres travaux ? Si, travaillant en petits groupes dans l’élaboration d’un cours en vue de co-construire un savoir, seront-ils plus performants dans leurs auto-évaluations quant à ce même savoir ? Autocorrection et auto-évaluation, seraient-elles synonymes de remédiation efficace d’erreurs ? Notre expérimentation a porté sur 71 élèves de trois classes de terminale scientifique que nous avons mixées et répartis en trois groupes présentant la même répartition des moyennes en SVT en classe de troisième (niveau précédent). Ces trois groupes étaient : - « A.Auto » et noté « AA » formés des élèves ayant participé à la construction du cours et se sont auto-corrigés et auto-évalués suite à un test préliminaire; - « B.Auto » et noté « BA » composés des élèves ayant reçu un cours magistral, mais se sont auto-corrigés et auto-évalués par suite du même test préliminaire; - « Trad » et noté « T » cet échantillon correspond aux élèves qui ont reçu un cours et une correction traditionnels, comme habituellement. ...