Thèse soutenue

Économie de la gratuité

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Auteur / Autrice : Catherine O. Gbedolo
Direction : Jörg Guido Hülsmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 10/06/2015
Etablissement(s) : Angers
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Droit, Economie-Gestion, Sociétés, Territoires (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche angevin en économie et management - Groupe de recherche angevin en économie et management
Jury : Président / Présidente : Jean-Didier Lecaillon
Examinateurs / Examinatrices : Marian Eabrasu
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Didier Lecaillon, Hervé Magnouloux

Résumé

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Cette thèse répond au défi lancé par Benoît XVI (2009), qui avait appelé toutes les personnes de bonne volonté à réfléchir sur le rôle de la gratuité dans l’économie et la société. Nous avons tâché de relever ce défi sur le plan scientifique, avec les outils et les démarches de l’analyse économique. Sur la base d’une revue systématique de la littérature économique portant sur la gratuité, nous avons essayé de rassembler des éléments pour donner un contenu à une « théorie des biens économiques gratuits ». Cette démarche nous a permis de définir ces biens gratuits, leurs formes et manifestations, et de comprendre leurs principales causes et conséquences. Une attention particulière a été accordée à l’étude de la « gratuité non intentionnelle », omniprésente dans la vie économique. Cette forme de gratuité émane, d’un côté, spontanément du processus de production et, d’un autre côté, des activités des entrepreneurs et des génies créatifs. Une implication forte de ce résultat est que la recherche de profit, stimulus de l’entrepreneur, n’est pas en soi opposée à la production de biens économiques gratuits ; bien au contraire, elle en est une cause. Peu d’économistes apprécient la gratuité non intentionnelle à sa juste valeur. En exagérant la portée réelle de conceptions théoriques telle la maximisation du profit et la concurrence atomistique, la plupart des économistes en appellent à l’État pour limiter les activités marchandes et pour assurer la production de biens économiques gratuits. Il est donc vrai, mais dans un sens assez paradoxal, que l’économie de marché pourrait s’ouvrir davantage à la gratuité si les économistes eux-mêmes travaillaient moins à la réduire dans ce champ.