Thèse soutenue

Le vide spatial : une approche phénoménologique du vide, de l’espace et de la chorégraphie

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Auteur / Autrice : Elsa Ballanfat
Direction : Claude Romano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 03/12/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Anne Boissière
Examinateurs / Examinatrices : Véronique Fabbri, Mildred Galland-Szymkowiak, Jean-Christophe Goddard

Résumé

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Le vide existe-t-il ou n’est-il rien ? Est-il possible de répondre à la question de la nature de l’espace ? La thèse répond à ces problèmes en les abordant d’un point de vue inédit en philosophie, celui de la chorégraphie contemporaine. En effet, la chorégraphie a peu été perçue comme un art de l’espace. Pourtant danseurs et chorégraphes détiennent une expérience de l’espace qui nous permet une lecture critique de la philosophie. Tandis que le concept de vide a été accepté en Occident au prix de sa stricte application au domaine des sciences physiques, l’œuvre chorégraphique de Cunningham en particulier place le spectateur devant une perception paradoxale : le vide n’est rien mais le chorégraphe le rend visible. Dès lors, le caractère paradoxal de cette perception bouleverse les distinctions conceptuelles : comment la phénoménologie de Husserl pourrait-elle admettre qu’il existe une perception du vide ? Car s’il y a perception, c’est bien qu’il y a intuition de quelque chose ; mais en ce cas, ce quelque chose n’est pas du vide. En nous appuyant sur le Heidegger tardif, Maldiney, les philosophies de l’Extrême-Orient, il est apparu que le vide pouvait pourtant bien se décrire comme l’ouverture même de l’espace. Le rapport au corps s’avère alors décisif : tant qu’il conçoit le corps comme quelque chose qu’il a, le sujet perçoit l’espace comme celui de ses possibles. Au contraire, percevoir le vide implique une attitude de détachement. Nous participons d’un tout spatial et temporel dont la perception dépend aussi d’une conscience globale de nous-mêmes. Nous sommes corps et esprit, de même que le monde offre à notre regard son essentiel vide et son plein.