Thèse soutenue

« Tomorrow’s Life Today ». Le mythe de l’architecture ultra-moderne dans la presse américaine (1947-1964)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Marie-Madeleine Ozdoba
Direction : Giovanni CareriAndré Gunthert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts : histoire et théorie
Date : Soutenance le 29/05/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Hélène Jannière
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Jannière, Christophe Camus, Nathalie Roseau, Vanessa R. Schwartz
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Jannière, Christophe Camus

Résumé

FR  |  
EN

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans les plus grands titres de la presse américaine, les nouveaux immeubles équipés de murs rideaux et de l’air climatisé sont présentés comme un « futur déjà arrivé dans le présent ». Le récit médiatique des projets de Mies Van der Rohe, S.O.M. ou Welton Becket est instrumentalisé à des fins de publicité et de divertissement, comme espace de projection dans le futur pour un public en mal d’horizons concrets. Cette thèse interroge la place de l’architecture dans une profonde reconfiguration du régime d’historicité, dans le sillage de l’imaginaire technoscientifique débridé qui caractérise la période – à l’instar de l’Atomic Age, du Space Age ou du Jet Age. Suivant une définition anthropologique de la culture comme production sociale de sens, la thèse met en évidence le rôle des professionnels de l’image (photographes et illustrateurs), de la communication et de l’édition dans le succès de l’architecture ultra-moderne comme proposition culturelle. Le principal cadre méthodologique du projet est la description du contexte de production et de réception du récit de l’architecture ultra-moderne dans la presse grand public. L’analyse conjugue une prise en compte des situations, des processus et des jeux d’acteurs propres au projet d’architecture et à sa médiatisation, avec un appareil interprétatif issu de l’histoire et de la théorie des arts et des images. A l’aune de son récit médiatique, l’architecture ultra-moderne apparaît comme un support de croyances et d’aspirations qui tenaient du mythe, autant que du projet technologique et rationnel revendiqué par les architectes. En tissant l’histoire de l’architecture, l’histoire du récit médiatique, et l’histoire du rapport au temps, cette thèse entend forger un cadre pour l’historiographie des mythes. La mise en œuvre des images d’architecture dans le récit du futur, qui s’appuie sur un imaginaire de la concrétisation, offre un prisme inédit pour revisiter la question de la performance des images, au cœur du champ des études visuelles.