Thèse soutenue

Les Romans en images sans paroles de Frans Masereel

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Auteur / Autrice : Samuel Dégardin
Direction : François Robichon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 13/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Marianne Grivel
Examinateurs / Examinatrices : François Robichon, Marianne Grivel, Paul Aron, Bertrand Tillier, Roger Vander Linden
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Grivel, Paul Aron

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En 1918, Frans Masereel fait paraître à compte d’auteur 25 Images de la passion d’un homme. Si l’on trouve dès ce premier roman en images sans paroles composé de bois gravés les thèmes de prédilection de l’artiste belge – la ville dévoreuse d’hommes, la lutte des classes et l’incommunicabilité entre les deux sexes –, l’originalité du livre ne réside pas tant sur le fond – un idéaliste qui meurt pour ses idées – que sur sa forme : un récit en images sans légendes ni textes. Encouragé par l’accueil réservé à ce premier roman en images sans paroles, Masereel inaugure un cycle de livres en gravures sur bois remarquables par leur inventivité narrative et leur innovation plastique – de Mon Livre d’heures à Du Noir au blanc. Ces suites gravées d’un genre nouveau furent surtout remarquées en leur temps par les écrivains de la Mitteleuropa (Max Brod, Hermann Hesse, Stefan Zweig) qui voyaient en ces récits muets non seulement une œuvre novatrice, mais surtout une littérature sans verbe capable de traduire en images un monde à jamais marqué par la guerre. Bavard par nature, le roman chez Masereel ne s’embarrasse pas de la béquille d’un langage écrit, codifié, mais d’un langage universel reposant sur une succession d’images gravées dans le bois. Le récit masereelien ne nécessite donc pas les services d’un traducteur. Peintre de mœurs, son œuvre au noir stigmatise le capital et ses croupiers, la roue de l’infortune qui touche le prolétariat et cet instinct de mort qui conduira bientôt l’Europe vers le chaos.