Thèse soutenue

"Hylé I" et "Hylé II" de Raoul Hausmann : des ensembles textuels autobiographiques en mouvement

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Auteur / Autrice : Hélène Thiérard
Direction : Jürgen RitteChristoph KönigJacques LajarrigeWolfgang Asholt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 07/04/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Universität Osnabrück
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jürgen Ritte, Christoph König, Jacques Lajarrige, Wolfgang Asholt, Isabelle Krzywkowski, Hubert Roland

Résumé

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La thèse porte sur le work in progress de Raoul Hausmann, "Hylé", dont la genèse exceptionnelle s'étend sur plus de 30 ans (1926-58). "Hylé I" (inédit) et "Hylé II" (2006) traitent des années 1926-33 (Allemagne) et 1933-36 (Ibiza) de la vie de Hausmann. Ces ensembles textuels, qui résultent tous deux du montage d'une centaine d'unités textuelles, transcendent les appartenances génériques au profit d'une identité transgénérique, plurielle et mobile. Au regard du rôle majeur de Hausmann dans le mouvement Dada à Berlin, tant sur le plan théorique que par sa production plastique et poétique, le présent travail pose la question de la continuation d'un projet d'avant-garde dans "Hylé". L'exploration des relations intermédiales entre Hylé et le photomontage, la poésie visuelle et la photographie – formes d'expression investies par Hausmann pendant ou après Dada – permet d'éclairer la permanence de son projet utopique d'une augmentation de la perception sensorielle humaine. L'analyse comparée de "Hylé I" et "Hylé II" s'appuie sur la reconstruction de la genèse du texte à partir des deux grands fonds d'archives français et allemand. Elle montre d'abord, au niveau macrostructurel, que le montage crée un mode de cohérence spatial et dynamique qui concurrence celui de la linéarité narrative, soutenu en cela dans "Hylé II" par une véritable poétique de l'espace. Elle fait ensuite ressortir l'ambivalence d'une entreprise autobiographique qui se forme au cours de la genèse et oscille entre la constitution rétrospective du moi et sa dissolution (ou sa fragmentation). Enfin, elle s'attache à l'expérimentation langagière conçue comme le projet utopique de mettre en mouvement les limites rigides imposées à notre connaissance par le langage, projet qui culmine dans l'écriture multilingue de l'exil dans "Hylé II".