Hermann Broch (1886-1951), penseur du dialogue et de l'altérité
Auteur / Autrice : | Djéhanne Gani |
Direction : | Christine Pflieger-Maillard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes germaniques |
Date : | Soutenance le 29/11/2013 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Études germaniques : mémoires et frontières (Strasbourg) |
Jury : | Président / Présidente : Elizabeth Guilhamon |
Examinateurs / Examinatrices : Maryse Staiber | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Bonardel |
Résumé
Dans un contexte marqué par l’expérience de l’antisémitisme et du totalitarisme, Broch développe une anthropologie de la responsabilité qui dénonce l’individualisme et l’indifférence qui représente à la fois un danger pour l’humanité et pour la démocratie. Broch décrit la crise du monde moderne, mais au-delà de l’analyse, sa réflexion a avant tout une visée pratique. Il met en évidence les dangers et les folies ordinaires de l’humanité dans un monde dénué de sens, d’indifférence à l’autre et il propose une éthique de l’humanité dans laquelle le dialogue avec l’autre, comme avec soi, avec son passé, est la condition d’une conscience responsable. La responsabilité est au cœur de la conscience humaine et du vivre ensemble qui intègre l’autre. Broch prône, en effet, une politique de la responsabilité, tournée vers l’autre et vers l’avenir. L’autre de l’homme est en lui et conduit à un combat intérieur. Un comportement humain relève à la fois du « talent et devoir de l’homme » puisque l’altérité est le risque de l’humanité, la perte même de son humanité. L’autre de chaque homme constitue dès lors la possibilité de la perte de son humanité et de sa chute dans l’animalité – inscrite dans sa nature. Les notions de dialogue et d’altérité sont pluridimensionnelles : au croisement des questions littéraires, historiques, philosophiques, psychologiques, elles présentent l’ensemble de l’œuvre en articulant ses différents volets dans leur polysémie en échappant à une logique binaire, absente de l’œuvre de Broch pour éclairer le projet éthique et politique de l’auteur.