Thèse en cours

Réhabilitation des sites aurifères en Guyane Française : Stabilisation et devenir du mercure et métalloïdes

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 11/06/2025. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Naomi Nitschke
Direction : Stephane GuedronDavid AmourouxJennifer Hellal
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l’Environnement
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 11/06/2025
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Terre de l’Environnement et des Planètes
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Sciences de la Terre
Jury : Président / Présidente : Cécile Gautheron
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Guedron, Cécile Quantin, Adrien Mestrot, Agnès Richaume, Laurie Boithias, David Amouroux
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Quantin, Adrien Mestrot

Mots clés

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Résumé

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L’exploitation aurifère est responsable de nombreux impacts environnementaux, notamment l’érosion des sols et l’export de métaux vers les hydrosystèmes environnants. Dans les écosystèmes amazoniens, cet impact est accentué en raison de fortes pluies ainsi que par les fonds géochimiques élevés de métaux comme le mercure (Hg) dans les sols qui sont remobilisés lors du procédé d’extraction. En outre, du Hg d’origine anthropique est utilisé par les orpailleurs illégaux pour l’amalgamation de l’or, et peut être relâché dans l’environnement. Bien qu’il existe des directives pour la réhabilitation des sites miniers, l’effet de cette réhabilitation sur la réduction de l’export des particules et des contaminants reste peu évalué. Ce travail vise à étudier les sites aurifères et leur réhabilitation dans un écosystème amazonien (Guyane française), en évaluant leur impact sur l’export et le devenir des métaux et métalloïdes, plus spécifiquement le Hg, le plomb (Pb) et l’arsenic (As). Pour ce faire, l’export des particules et des contaminants, ainsi que la distribution du Hg ont été étudiés à plusieurs échelles, de l’échelle du mètre carré à celle du territoire guyanais. À l’échelle du mètre carré, une forte réduction de l’export des particules a été observée quatre ans après la réhabilitation, accompagnée d’une diminution d’un facteur 200 de l’export des contaminants, liée à une colonisation spontanée par des plantes herbacées. Toutefois, l’activité microbiologique des sols n’a pas significativement augmenté durant cette période, possiblement en raison de l’épuisement des nutriments par la croissance des herbacées. À l’échelle du bassin versant, il a été démontré que la zone exploitée contribuait encore à hauteur de 100 à 300 kg.km⁻² d’apport de particules dans la rivière huit mois après la réhabilitation. Cela a entraîné un doublement de l’exportation des contaminants en aval par rapport à l’amont. L’origine des particules en suspension dans la rivière a été étudiée en couplant une décomposition hydrologique de deux crues à l’aide de traceurs géochimiques dans la fraction filtrée, avec des données multi-élémentaires et infrarouges sur les particules en suspension. Les résultats indiquent que l’érosion des berges et la remobilisation des sédiments du lit de la rivière seraient les principales sources de particules. La distribution du Hg dans différents compartiments a ensuite été évaluée sur deux sites miniers. La composition isotopique du Hg a révélé une contribution significative (de 3 à 82 %) de Hg anthropique dans les sédiments des bassins d’orpaillage illégaux, mais pas dans les sols exploités légalement. De plus, des concentrations élevées de Hg gazeux dissous ont été mesurées dans ces mêmes bassins, qui deviennent une source potentielle de Hg élémentaire pour l’atmosphère. Enfin, à l’échelle de la Guyane, la composition isotopique du Hg a été mesurée dans des sédiments d’archives répartis dans les principales rivières du territoire. Un modèle de mélange binaire a été construit pour distinguer le Hg anthropique utilisé par les orpailleurs du Hg géogénique naturel. La contribution du Hg anthropique dans les sédiments fluviaux reflète l’étendue géographique des activités d’orpaillage illégal en Guyane. Ce travail a permis de fournir, à la fois aux entreprises minières et aux organismes de régulation : i) des éléments de compréhension sur le devenir des sites réhabilités en matière d’export de particules et de contaminants, ii) des recommandations sur les points critiques nécessitant une attention particulière lors du processus de réhabilitation, et iii) des outils pour évaluer l’impact et la répartition de l’orpaillage légal et/ou illégal.