La place de l'expertise du patient dans son parcours de soin : une étude de cas dans un service d'Epileptologie
Auteur / Autrice : | Manon Taochy |
Direction : | Raphael Liogier, Laurent Vercueil |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Inscription en doctorat le 02/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Mots clés
Résumé
Longtemps pris en charge par l'institution religieuse et depuis la fin du XVIIIe siècle par un suivi médical scientifique sécularisé, le patient apparait d'abord comme un demandeur de soin auprès de l'institution médicale. Depuis la fin du XXe siècle, l'asymétrie relationnelle entre le patient et les soignants serait remise en cause par une nouvelle figure du patient, appelée « patient expert ». Celui-ci est défini par Alexandre Klein (2014) comme une personne atteinte d'une maladie chronique et expérimentée à son sujet à partir de la connaissance de soi et l'acquisition de savoirs médicaux, avec une volonté de s'impliquer auprès des autres patients afin de les soutenir dans leur processus de soin. La connaissance de soi des patients experts sont désignés sous les termes de « savoir profane » et « savoirs expérientiels » (Jouet et al., 2012). Les savoirs médicaux peuvent notamment être acquis par l'éducation thérapeutique du patient (Grimaldi et al, 2017 ; Tourette-Turgis 2015). En apparaissant comme produit et acteur de la démocratie sanitaire (Akrich et Rabeharisoa, 2012), le patient expert est aussi abordé au prisme des sciences politiques à l'échelle sociétale. Peut-on toujours parler de « patient » alors qu'on peut observer aujourd'hui que la personne atteinte d'une pathologie n'est plus seulement demandeuse de soin mais actrice et experte de celui-ci ? Il nous faudrait alors redéfinir le statut et le rôle du patient dans son parcours de soin mais aussi dans la démocratie. Nous pourrions alors être amenés à dépasser la notion de « patient », au-delà même du concept moderne de « patient expert ». L'originalité de ce travail en sciences sociales est entre autres fondé sur le fait que l'autrice est elle-même concernée par des troubles neurologiques et psychiatriques chroniques. Ainsi, ce travail doté d'une approche participante inévitable est co-dirigé par un professeur de sociologie et un professeur de neurologie.