Thèse en cours

L'institutionnalisation des étudiants en formation initiale infirmière

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Gilles Bouthe
Direction : Gilles Monceau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Inscription en doctorat le 11/10/2021
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Education, Didactique, Cognition (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecole, mutations, apprentissages (2010-)

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Depuis la mise en place de la réforme des études en soins infirmiers de 2009 et son entrée dans un processus d'universitarisation, les formateurs ont dû s'adapter à de multiples changements bouleversant leurs pratiques. Ils ont notamment dû passer d'une formation basée sur des savoirs disciplinaires à une logique de formation par compétence. Cette modification contrainte du contexte professionnel des formateurs les situe dans une période de transition professionnelle qui les met en tension. Elle génère des transformations sur le plan identitaire par un processus de déconstruction/reconstruction entre eux et leur environnement. Leur socialisation professionnelle antérieure se voit ébranlée dans ce double processus de professionnalisation et d'universitarisation. La dimension vocationnelle héritée du métier infirmier véhiculée par les formateurs se retrouve en rupture avec la dimension élitiste de l'université. Dans la logique de ce processus, la suppression en 2019 du concours d'entrée en formation infirmière par la mise en place d'une sélection par Parcoursup, n'a pas été sans produire de vives réactions de la part des formateurs notamment à l'arrivée d'un nouveau public provenant de la filière du baccalauréat professionnel à vocation sanitaire. Le regard des formateurs sur la capacité de ces nouveaux candidats à suivre la formation et leur posture professionnelle attendue se confronte à l'idéal type de l'étudiant souhaité. Il semble difficile pour les formateurs de transmettre un habitus professionnel à ces nouveaux étudiants qui semblent éloignés des caractéristiques de leur ethos professionnel. Pour autant, les critères de sélection pour l'entrée en formation prescrits par le dispositif institutionnel ne vont pas en leur défaveur, ce qui déstabilise encore plus les certitudes ancrées des formateurs. Ils se voient donc écartelés entre l'apparition d'une nouvelle offre de formation en rupture avec un ancien modèle et une injonction de former un nouveau public qui ne correspond pas à l'image d'un futur professionnel qu'ils se sont forgés. Alors, comment dans ce contexte inédit les formateurs instituent leurs nouveaux étudiants au groupe professionnel infirmier en tenant compte des enjeux d'une universitarisation de la profession ?