Thèse en cours

Rôle et origine de l'ADN extracellulaire dans la production et la structure des biofilms de Clostridioides difficile

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Auteur / Autrice : Tania Sorelle Kamwouo ngako
Direction : Claire Janoir-jouveshommeSylvie Bouttier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : MICALIS- Microbiologie de l'Alimentation au service de la santé humaine
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de pharmacie (Orsay, Essonne ; 2020-....)

Résumé

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Clostridioides difficile est une bactérie responsable d'infections intestinales, survenant majoritairement après une antibiothérapie. La difficulté majeure pour la prise en charge de ces infections est la survenue fréquente de récidives, dont la moitié sont de vraies rechutes. In vitro, C. difficile forme des biofilms de biomasse variable selon les souches et plusieurs données suggèrent que la formation de biofilm par C. difficile pourrait être un mode de persistance au niveau colique. Le biofilm est une communauté microbienne structurée, englobée dans une matrice extrapolymérique, composée entre autres d'ADN extracellulaire (ADNe). L'ADNe a un rôle essentiel dans la stabilité des biofilms de nombreuses espèces bactériennes et participe à la résistance des bactéries sessiles vis-à-vis des défenses de l'hôte et des antibiotiques. La cinétique de production de l'ADNe au cours de la formation des biofilms (étapes précoce ou tardive) est variable en fonction des espèces, de même que les mécanismes mis en œuvre pour sa libération. Toutefois, dans le cas des biofilms, le mécanisme majeur de libération de l'ADNe semble être l'autolyse, médiée principalement par les peptidoglycanes hydrolases. La matrice des biofilms de C. difficile comprend également de l'ADNe. Nous avons confirmé que le biofilm mature produit par plusieurs souches est presque totalement dispersé après un traitement à la DNase I, et des essais préliminaires semblent montrer une association entre la capacité des souches à former un biofilm robuste et cohésif in vitro et leurs propriétés d'autolyse. L'objectif de cette thèse est donc d'étudier le rôle de l'ADNe dans la formation, la structure et les propriétés de résistance des biofilms de C. difficile et de déterminer les mécanismes sous-tendant la libération de ce composant. La première question scientifique posée dans le cadre de ce projet concerne le caractère “universel” ou non du rôle de l'ADNe dans la cohésion et de la stabilité du biofilm de C. difficile. Pour y répondre, nous étudierons la capacité à produire des biofilms d'un large panel de souches cliniques, ainsi que le rôle de l'ADNe dans la structure de ces biofilms. La deuxième question scientifique porte sur la cinétique de libération de l'ADNe au cours de la formation du biofilm de C. difficile. Nous étudierons les biofilms de 2 souches à différents temps (par quantification de la biomasse et étude de l'architecture par microscopie confocale) après traitement ou non par la DNase I et nous quantifierons l'ADNe dans la matrice extrapolymérique aux différents temps testés. La combinaison de ces différentes techniques nous permettra d'identifier l'étape (ou les étapes) où la production d'ADNe est la plus importante. Nous étudierons ensuite le mode de libération de l'ADNe dans la matrice des biofilms de C. difficile, grâce à deux approches complémentaires : i) l'hypothèse d'une libération d'ADNe par l'autolyse étant privilégiée, nous construirons des souches mutées pour 2 gènes connus d'autolysines et le phénotype des biofilms produits par ces mutants sera analysé ; ii) en parallèle, nous ferons le transcriptome des bactéries incluses dans le biofilm aux étapes majeures de libération de l'ADNe, afin d'identifier les principaux gènes impliqués dans ce mécanisme. Les gènes les plus pertinents seront ensuite mutés et les biofilms des mutants ainsi produits seront caractérisés phénotypiquement (biomasse, architecture, composants de la matrice). Enfin, nous étudierons le rôle de l'ADNe dans les propriétés de résistance du biofilm aux agents antibactériens. En conclusion, ce travail permettra de comprendre le rôle de l'ADNe dans la formation et la stabilité des biofilms de C. difficile et d'ouvrir ainsi la voie au développement d'approches thérapeutiques innovantes pour lutter contre la survenue des rechutes des infections à C. difficile par dispersion du biofilm.