Thèse en cours

La souveraineté financière et la dette publique

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Auteur / Autrice : Amalenou yawovi Anato
Direction : Jerome Germain
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le 27/11/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : SJPEG - SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES, ECONOMIQUES ET DE GESTION
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRENEE - Institut de Recherches sur l'Evolution de la Nation Et de l'Etat

Mots clés

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Résumé

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La question de la dette publique n'est pas un phénomène nouveau. Elle est au coeur des préoccupations contemporaines. En effet, depuis la crise de l'euro de 2011, la Banque centrale européenne (BCE) rachète des dettes publiques des États membres afin d'éviter le défaut souverain de certains de ces pays. Outre la question de la compatibilité avec les traités, cette politique a en même temps sauvé la souveraineté des États concernés et posé la question d'une souveraineté européenne. La prise de conscience que la BCE pourrait annuler des dettes rachetées engendre des débats animés, notamment parce que cette option, non prévue à l'origine, n'est pas vraiment interdite par les textes et pourrait s'avérer vitale pour la zone euro en cas de situation grave. Parce que la montée en puissance de la BCE exprime une souveraineté traditionnelle de la puissance publique en ce domaine (la répudiation des dettes étatiques), l'effectivité de la souveraineté financière des États membres en dehors de l'Union européenne (UE) semble toujours plus limitée. La crise pandémique de 2020 a rendu cette évolution encore plus visible. D'une part, la BCE a renforcé cette politique de rachat de dettes publiques malgré les critiques de la Cour constitutionnelle allemande afin d'éviter le marasme économique dans la zone euro. D'autre part, les États membres ont réussi à se mettre d'accord sur la création historique d'une certaine mutualisation de grande ampleur de leurs dettes publiques afin de financer des fonds d'investissement européens orientés vers la relance de l'économie et la transition énergétique. Cette nouvelle étape semble concrétiser l'avènement d'un authentique gouvernement économique européen en lieu et place de la simple gouvernance actuelle en ce domaine. Il apparait de plus en plus évident que le concept traditionnel de souveraineté financière est profondément modifié par ces évolutions et nécessite une redéfinition. Quelle souveraineté financière possède dans ces conditions les États membres ? Comment définir la souveraineté financière de l'UE ? Elle n'est pas un État et ses pouvoirs financiers sont exercés par des organes largement indépendants entre eux (eurogroupe de la zone euro, Conseil des Ministres des finances, BCE, Parlement européen...). Comment s'articule ces souverainetés nationales et européenne pour former une nouvelle forme de souveraineté ? Le modèle fédéral trouve-t-il ici un nouvel avatar ou bien faut-il imaginer une nouvelle théorie pour rendre compte de façon opératoire de ces évolutions ?