Economie bestiale : quand le marché peut induire une maladie du cerveau chez les joueurs humains et les rongeurs

Bestial economy : when the market can incentivize a brain disease in human and rodent gamblers

• Auteur / Autrice : Arwen Emy Sfregola
• Direction : Catherine Belzung, Luigino Bruni
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
• Date : Soutenance le 18/12/2019
• Etablissement(s) : Tours en cotutelle avec Libera università Maria Santissima Assunta (Rome)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Imagerie et cerveau (Tours)
• Jury : Président / Présidente : Matéo Rizzolli
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Ballon
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Granon, Giovanni Ferri

Mots clés

Mots clés contrôlés

Dépression

Aspect médical

Paris (jeux)

Économie politique -- Aspect cognitif

Prévention

Troubles du comportement

Stress -- Physiologie

Dépendance (physiologie)

Jeu pathologique

Dépendance (psychologie)

Industrie et commerce

Jeux de hasard

Mots clés libres

Addiction

Traitement imprévisible de stress chronique modéré

Modelés animaux

Ludus

Neuroéconomie

Rodent lab sciences

UCMS

Addiction

Ludus

Neuroeconomics

Résumé

Le secteur des jeux de hasard est un grand marché au niveau mondial. Néanmoins, même s’il est légal et transparent, ce type d’économie peut, à un moment donné, devenir inéquitable : cela se produit lorsque le jeu produit une dépendance. Les chercheurs ont classé les troubles du jeu dans la catégorie « Troubles non liés à une substance » (DSM-5, 2013) et ont découvert de nombreuses comorbidités avec d'autres maladies psychiatriques, tels que les troubles de l'humeur.Nous avons mis au point un modèle animal original de jeu. Nous avons testé 18 mâles C57BL/ 6J, préalablement entraînées à utiliser des jetons comme renforçateur secondaire, dans le but d'obtenir d'autres jetons comme « paiement » dans une tâche de machine à sous. Les rongeurs ont été divisés en deux groupes: un groupe témoin (n = 10) et un groupe soumis à un traitement imprévisible de stress chronique modéré (Unpredictable Chronic Mild Stress : UCMS) (n = 8), afin d'étudier les effets d'une telle procédure sur le jeu. L’UCMS est utilisé pour modéliser l'étiologie de la dépression majeure chez les rongeurs. Les principaux résultats montrent que les souris peuvent présenter des comportements économiques et de jeu. De plus, nous avons observé un effet intra-groupe significatif du stress chronique sur l'activité de jeu.Les fondements neurocognitifs peuvent également éclairer les perspectives de santé publique sans négliger les aspects économiques liés au sujet, mais en les intégrant dans une vision plus large du bien-être.

The gambling business is a big global market. Nevertheless, even if legal and transparent, at one point this kind of economy can become an unfair matter: it happens when gambling produces addiction. The psychiatrists classified the gambling disorder as « Non-Substance-Related Disorder » (DSM-5, 2013) and they discovered many comorbidities with other psychiatric diseases, i.e. mood disorders. Within our project we have tried to focus on the link between economic factors and « Non-substance-related Disorders ». That nomenclature is the fruit of the recent epidemiological studies and the novel findings in the neuroscientific research. We have invented an original animal model of stress-based gambling. We have tested 18 male C57BL/6J, previously trained to use tokens like a secondary reinforcement, with the aim to obtain other tokens like « pay-out » in a gambling machine task. The rodents have been divided in two groups: a Control group (n=10) and a group subjected to an Unpredictable Chronic Mild Stress (UCMS) treatment (n=8), in order to investigate the effect of such a procedure on gambling. UCMS is used to model the etiology of major depression in rodents. The main results show that mice are able to display economic and gambling behavior. Moreover we have found a significant intra-group effect of chronic stress over the time of gambling activity.The neurocognitive underpinnings can be enlightening also in terms of public health perspectives without, leaving behind the economic aspects related to the topic but rather integrating them in a wider view of well-being.