Thèse en cours

Symbole et symptôme. Les œuvres visuelles de Carl Gustav Jung (1875-1961)
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Auteur / Autrice : Sebastien Mantegari-bertorelli
Direction : Philippe DagenChristine Maillard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Inscription en doctorat le 08/11/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)

Résumé

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L’œuvre scientifique du psychiatre suisse Carl Gustav Jung (Kesswil, 1875 – Küsnacht, 1961) fait aujourd’hui l’objet d’une large diffusion, tant par ses propres publications que par les ouvrages et les contributions universitaires qui s’attellent à restituer sa pensée et les développements de ses théories psychologiques dans l’histoire des sciences et l’histoire des idées. Sa production visuelle est en revanche beaucoup moins connue, Jung n’ayant, de son vivant, jamais montré ses œuvres en dehors d’un cercle restreint de proches. Mes recherches se donnent donc pour objet l’étude de l’ensemble des œuvres visuelles réalisées par Jung au cours de sa vie : au-delà des images du "Livre rouge", rendu public seulement en 2009, l’ensemble des peintures et des dessins réalisés de sa main, ses sculptures exécutées sur différents supports, ainsi que les incursions qu’il a pu faire dans le champ de l’architecture par ses projets, ses dessins et sa participation active à l’édification de sa maison familiale de Küsnacht ainsi qu’à la Tour de Bolligen. Ce projet de thèse vise à interroger la manière dont Jung – personnalité intellectuelle publique mais à la marge des institutions artistiques et qui refusait elle-même le statut d'artiste – s’inscrit dans les problématiques, les techniques et les recherches des artistes de son époque mais aussi la façon dont il s’en démarque, dans le but de l’inscrire, avec toute son originalité et à rebours d’une lecture téléologique, dans une histoire de l’art élargie en termes d’acteurs, de conceptions et d’enjeux. Par l’étude de ses œuvres, de ses archives, de ses réseaux artistiques, de ses textes scientifiques comme privés, ces recherches envisagent ainsi d’analyser son travail artistique au regard, par exemple, du symbolisme en Suisse au début du XXe siècle, de ses rapports avec les avant-gardes, et plus particulièrement avec les membres de Dada, de la manière dont il s’inscrit dans la vogue pour les "primitivismes" ou encore des réflexions d'alors autour de l'œuvre d'art total. En somme, à travers le cas de Carl Gustav Jung et de ses œuvres visuelles, ce travail vise à nuancer la notion même de modernité au début du XXe siècle en tant que phénomène homogène et continu. Il s’agit d’analyser les résistances, les déviations et les ramifications qu’elle a suscitées, et participer à la remise en question de l’idée selon laquelle l’histoire de l’art serait une succession sinon évolutionniste du moins linéaire et unique de courants et de styles ; en somme des modernités plutôt que la modernité.