Thèse soutenue

Phénotypes inflammatoires de l'asthme : caractérisation, évolution et association avec l'exposition aux moisissures de l'air intérieur dans la cohorte CONSTANCES

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Auteur / Autrice : Tajidine Tsiavia
Direction : Rachel NadifLaurent Orsi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 20/11/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations / CESP
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Pascal Guénel
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Guénel, Cécile Chenivesse, Roger Marthan, Mathilde Fleur Grégoire-Delva, Jonathan Bernard
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Chenivesse, Roger Marthan

Résumé

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L'asthme est une maladie hétérogène englobant plusieurs phénotypes, dont les phénotypes inflammatoires. Ces phénotypes inflammatoires qui permettent une meilleure prise en charge de l’asthme, n’avaient jamais été identifiés et caractérisés chez l’adulte en population générale, et leurs facteurs de risque sont encore mal connus. L’asthme est une maladie multifactorielle et l’exposition aux moisissures est un facteur de risque évitable. Nos objectifs étaient d’identifier et de caractériser quatre phénotypes inflammatoires sanguins de l’asthme en population générale, d’identifier les déterminants de la contamination par les moisissures (odeur, moisissures visibles et surface moisie) dans les logements Français et d’étudier les associations entre cette exposition et l’asthme dont les phénotypes inflammatoires. Les données de la plus grande cohorte Française en population générale, CONSTANCES, ont été utilisées. L’asthme et l’exposition aux moisissures ont été évalués par questionnaires. Les phénotypes inflammatoires ont été identifiés à partir des éosinophiles et des neutrophiles sanguins. Les phénotypes paucigranulocytique, neutrophilique, éosinophilique et mixte étaient observés chez 57%, 6%, 33% et 4% des 15 019 asthmatiques actuels, respectivement. Ils étaient associés à des expressions cliniques distinctes de l’asthme. Trois quarts des asthmatiques avaient le même phénotype au suivi, et ceux avec un phénotype éosinophilique avaient un risque plus élevé d’avoir un asthme persistant. Plus de 20% des 110 470 participants déclaraient des moisissures dans leur logement en 2019, dont environ 3% une surface moisie ≥0,2 m2. Avoir des difficultés de chauffage, un dégât des eaux, ou un ratio occupant-surface élevé étaient positivement associés, alors que la présence d'un système de ventilation et l'ouverture des fenêtres en hiver étaient inversement associées à la surface moisie. Les moisissures visibles et la surface moisie étaient positivement associées à l'asthme actuel et au score de symptômes d'asthme, mais pas aux phénotypes inflammatoires. Ces résultats mettent en évidence pour la première fois l'importance des phénotypes inflammatoires sanguins en tant que déterminants de la persistance de l'asthme chez l'adulte en population générale. Ils apportent de nouvelles connaissances sur les déterminants de la contamination par les moisissures et pour la première fois de la surface moisie. Ils soulignent la nécessité de mettre en place des mesures préventives vis-à-vis de la contamination par les moisissures afin de réduire le risque de développement ou l’aggravation de l’asthme.