Thèse soutenue

Efficacité de l'entretien motivationnel de groupe dans le trouble de l'usage de l'alcool

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Auteur / Autrice : Laurie Devulder
Direction : Antonia Csillik
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CLInique PSYchanalyse Développement (2014-... ; Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Fabien Fenouillet
Examinateurs / Examinatrices : Antonia Csillik, Fabien Fenouillet, Aurélie Gauchet, Raphaël Trouillet, Patrice Louville
Rapporteurs / Rapporteuses : Aurélie Gauchet, Raphaël Trouillet

Résumé

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L’entretien motivationnel (EM) est une intervention psychologique brève, validée empiriquement et de plus en plus utilisée dans la pratique clinique en France. A ce jour, de nombreuses revues systématiques avec méta-analyse ont montré son efficacité en individuel dans divers domaines. Il n’existait pas de consensus pour l’utilisation de l’EM de groupe avant la publication du manuel de Wagner et Ingersoll (2013), deux experts de l’EM et de la thérapie de groupe, explicitant comment intégrer l’esprit, les stratégies et les concepts qui soutiennent l’EM comme approche de groupe. Cette procédure étant assez récente, peu d'études ont été publiées à ce jour afin d’en mesurer son efficacité, et aucune, à notre connaissance, dans le trouble de l’usage de l’alcool (TUA).Notre travail comporte trois études, deux s’intéressant à la faisabilité de l’EM de groupe dans la pratique clinique en France dans le TUA, et une étude contrôlée et randomisée évaluant l’efficacité de l’EM de groupe, en cinq séances, sur la consommation d’alcool, le sentiment d’efficacité personnelle, la symptomatologie anxieuse et dépressive et le bien-être. Nous avons comparé ces résultats avec ceux obtenus dans un groupe contrôle (traitement habituel). L’évaluation des facteurs prédictifs de l'efficacité de l'intervention, dont notamment les ressources psychologiques, a été étudiée également. Les résultats obtenus aux deux premières études pilotes montrent une bonne faisabilité de la procédure et un effet positif et significatif notamment sur la consommation d'alcool (p < 0,05) et les mesures d'anxiété/dépression (p < 0,05). Les résultats de la troisième étude, contrôlée et randomisée, confirment l’efficacité de l’EM de groupe sur la diminution de la consommation d’alcool (p < 0,001) et de la symptomatologie anxieuse et dépressive (p < 0,01). La bienveillance envers soi tend à augmenter significativement après l’EM de groupe (p < 0,001) et renforce les scores de bien-être des participants (β = 0,28, p = 0,006). Ces résultats sont stables aux différents follow-up, à trois, six et neuf mois. Le sentiment d’efficacité personnelle à s’abstenir de consommer (p = 0,015) et la cohésion de groupe (p < 0.001) prédisent les résultats thérapeutiques au post-test. Cette thèse comble une lacune importante dans les études d'efficacité de la procédure validée par Wagner et Ingersoll (2013), qui a l’avantage de standardiser la pratique de l’EM de groupe et donc la reproductibilité des études. Nos études montrent que l’EM de groupe est une alternative efficace, faisable, compatible et complémentaire aux soins ambulatoires ou aux hospitalisations. De futures recherches comparant les effets de l'EM en groupe avec d'autres thérapie de groupe pourraient fournir des preuves supplémentaires de l'efficacité de cette procédure pour la prise en charge du TUA.