Thèse en cours

VARIATION DU/DES FRANÇAIS ET PERSPECTIVES IDENTITAIRES DANS LE THÉÂTRE POPULAIRE FRANCOPHONE AU CAMEROUN ET AU GABON.

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Auteur / Autrice : Just-oliver Atsam Ella
Direction : Valentin Feussi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Lettres Linguistique
Date : Inscription en doctorat le 02/09/2019
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : DYNAmiques et enjeux de la DIVersité

Mots clés

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Résumé

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Cette recherche doctorale s’appliquera à l’examen approfondi de l’imbrication des langues et de la culture du Cameroun et du Gabon dans les parlers français et / ou francophones, à partir d’événements et de pratiques liées au théâtre populaire (parce qu’élaboré pour la foule - Faivre-Zellner, 2006 ; Copfermann – et audiovisuel (Traoré, 2005 ; Amon d’Aby, 1965). Plusieurs travaux en sociolinguistique se sont intéressés aux problématiques liées aux différentes variations du français au Cameroun (Feussi, 2006 / de Féral, 1991), et au Gabon (Bagouendi-Bagere, 2005 / Boucher, 1988), mais fort peu, à mon sens, sous l’angle de la mondialité. Aussi, cette recherche mettra en débat la notion d’« africanismes » très fréquente chez les sociolinguistes (Lafage, 1997 ; Queffélec, 1997) propres à l'espace Cameroun-Gabon . Cela se fera à partir des interprétations et/ou transpositions (Destu, 1813 ; Afola-Amey, 2006) des langues locales, venues d’ailleurs ou même créées dans le/les parler(s) français observé(s) dans le théâtre populaire. La notion de comparaison entre ces parlers sera importante dans cette thèse. Nous pensons à cette perspective dans le sens de (Jucquois, 1989/1998) en ce sens qu’elle repose sur une dimension interprétative. En cohérence avec l’approche réflexive (Robillard, 2013) qui caractérisera aussi ce travail, des références en littérature francophone seront également mobilisées, notamment dans la compréhension de certaines représentations (des langues et des identités) des populations étudiées (représentations souvent instituées du temps de la colonisation et très ancrées dans l’imaginaire de ces populations). Une référence importante dans les francophonies postcoloniales, Fanon (1952), sera importante, du fait de la tonalité critique de ses écrits, qui fourniront des pistes pour discuter de la pertinence de certains usages socioculturels (dont les langues) en Afrique francophones plus largement. Cette recherche s’inscrira, on l’aura bien compris, dans une perspective qualitative, compréhensive, nécessitant une prise en compte de l’historicité du chercheur (Robillard, 2009). La démarche méthodologique privilégiée sera l’entretien compréhensif (Kaufmann, 1996). Le style « conversationnel » (Demazière, 1997) de cette technique d’enquête pourrait me permettre de « briser cette hiérarchie » entre l’informateur et l’enquêteur, pour accorder selon moi une place importante à l’implication du chercheur. Cette démarche permettra de produire des récits de vie (Bertaux, 2013). À cela, s’ajoutera une approche complémentaire : les ressources documentaires ou phénomènes « non sollicités » (Feussi, 2006) qui permettront de récolter différentes ressources nécessaires pour ce travail. Leur compréhension dépendra de notre connaissance des situations analysées, d’où la place importante qui sera accordée à la composante réflexive et herméneutique (Robillard, 2013). Dans cette perspective, un des intérêts de ce travail sera épistémologique, et portera sur la mise en relief de liens entre littérature et langues, et plus précisément sur les paramètres et procédés sociaux et historiques qui expliquent que la littérature, via le théâtre (populaire), nourrit les langues (Ngalasso-Mwatha, 2007 ; Gauvin, 1999 ; Kourouma, 1997 ; Caïtucoli, 2003) dans les deux pays précédemment cités et dans l’espace francophone plus globalement.