Thèse en cours

Le cirque en France à la Belle Epoque

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Auteur / Autrice : Charles Jacquelin
Direction : Philippe Goudard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : ARTS spécialité Etudes théâtrales et spectacle vivant
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2019
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : RIRRA 21 - Représenter / Inventer la Réalité du Romantisme à l'Aube du XXIe siècle

Mots clés

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Résumé

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Le cirque en France à la Belle Époque Cette thèse se propose d'étudier le cirque en France à un moment clé de son évolution, la Belle Époque. Cette étude aura deux dimensions. Elle sera avant tout historique afin de dresser un panorama du cirque entre 1875 et 1914, de mettre en évidence ses évolutions majeures comme ses spécificités. Elle sera ensuite épistémologique et sémiotique afin de tenter de caractériser le cirque, d'en analyser les signes et le propos produits par ses acteurs et perçus par les contemporains de la Belle Époque. Les sources que je propose d'utiliser pour cela seront multiples ouvrages historiques, cartes postales, affiches et autres documents d'archive, presse écrite, littérature, peintures, sculptures... La Belle Époque a été pour le cirque une période marquante de son histoire. Au plan artistique il sera par exemple intéressant d'étudier la place que prennent alors les numéros, les pantomimes ou les grandes reconstitutions historiques dans l'offre de spectacles. Cette époque voit aussi émerger des artistes, parfois d'origine étrangère, dont la célébrité témoigne des succès du cirque au sein de la société française et de la manière dont cet art participe au développement de la culture de masse telle que définie par la recherche historique. Le début du vingtième siècle correspond par ailleurs à la venue en France de grands cirques nord-américains comme Barnum qui vont marquer durablement les esprits mais aussi les modèles économiques du cirque avec l'entrée dans l'ère du gigantisme, du spectacle réunissant des milliers de spectateurs sous d'impressionnants chapiteaux eux-mêmes intégrés à de véritables villages de toiles, devenus les lieux d'une forme de mondialisation culturelle. Cette approche de l'économie du cirque suppose aussi d'en étudier les entrepreneurs français ou étrangers, parfois eux-mêmes artistes, et souvent concepteurs des spectacles qu'ils programment sur leurs pistes. Ces chefs d'entreprises de spectacle participent largement à l'inscription du cirque dans ce développement de la culture de masse, et contribuent à en faire un art mondialisé et populaire capable d'attirer des milliers de spectateurs, créant ainsi une véritable industrie du spectacle du cirque. Cette évolution artistique et économique du cirque conduit à l'élaboration de nouveaux lieux et de nouvelles architectures. En plus des cirques stables des grandes villes cette période voit la très large diffusion du cirque dans le territoire. S'appuyant sur de nouvelles méthodes de publicité (affiches en couleur, cartes postales ou publicitaires par exemple), des politiques tarifaires plus larges, et l'essor de la presse écrite, le cirque va à la rencontre de nouveaux publics. Pour assurer à la fois sa décentralisation et son itinérance le cirque construit alors de nouveaux lieux et diversifie ses architectures. Aux constructions plus ou moins durables en pierre, en métal ou en bois vont s'ajouter des lieux provisoires tentes et chapiteaux ou palc. Cette période est donc marquée par des évolutions scénographiques importantes dont les façades ou les architectures peuvent encore témoigner. Cette inscription du cirque dans la culture populaire va conduire à la création de stéréotypes, de signes et d'images qu'il sera intéressant d'analyser. Outre les images produites par les cirques eux-mêmes, au quotidien lors des spectacles ou pour la publicité, la presse, la littérature, la peinture, la sculpture et les autres arts de la Belle Époque témoignent de la manière dont le cirque se présente et est perçu par ses contemporains. Cette étude visera donc à questionner ces signes et ses représentations pour tenter de saisir ce qui fait le succès et les échecs de cette expression artistique à la Belle Époque, mais aussi ce qui la caractérise et lui donne encore du sens aujourd'hui. Si cette thèse consiste en premier lieu en une étude historique du cirque à la Belle Époque, inscrite à la fois dans l'histoire culturelle et dans l'histoire globale, elle vise aussi à analyser les signes et les stéréotypes qui furent produits à ce moment de son histoire et qui pour certains sont encore bien vivaces aujourd'hui. Cette analyse pourra éclairer la situation du cirque et les débats qui le traversent depuis le début des années 1970, notamment par le questionnement ou la remise en cause de ses signes et stéréotypes. L'analyse historique débouchera ainsi sur une réflexion épistémologique et sémiotique sur ce qui constitue la nature et le sens du cirque.