Thèse en cours

Ingénierie de bactéries lactiques contre le cancer

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 08/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Elsa Fristot
Direction : Jérôme Bonnet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 08/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CBS - Centre de Biologie Structurale
Equipe de recherche : Biologie synthétique
Jury : Président / Présidente : Nathalie Bonnefoy
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Bonnet, Luis Bermudez-humaran, Sarah Lebeer, Pascal Hersen, Guillaume Cambray
Rapporteurs / Rapporteuses : Luis Bermudez-humaran, Sarah Lebeer

Résumé

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En 1890, W. Coley concevait la toxine de Coley, première immunothérapie des cancers, un mélange de deux souches bactériennes inactivées, qui produisait une régression tumorale spectaculaire, mais dont les résultats étaient difficiles à reproduire faute de contrôle sur la dissémination. Nous savons aujourd’hui que le micro-environnement hypoxique, nécrotique et immunosupprimé des tumeurs favorise la colonisation et la croissance de bactéries. Ces dernières années, des bactéries ont été génétiquement modifiées pour détecter et traiter plusieurs pathologies in vivo, notamment des infections, des troubles métaboliques et des maladies inflammatoires de l'intestin. Récemment, de nombreuses études ont été menées pour modifier les bactéries afin de traiter différents types de cancer. La stratégie des bactéries anti-cancer consiste à modifier génétiquement des bactéries afin de les faire reconnaître, coloniser et proliférer dans le microenvironnement tumoral et finalement produire des molécules thérapeutiques in situ de manière contrôlée. Un avantage potentiel de l'utilisation de bactéries comme cargo thérapeutique est de contrer les effets secondaires des traitements systémiques. Grâce au développement du génie génétique et de la biologie synthétique, les bactéries peuvent maintenant être programmées en micro-usines polyvalentes, pour produire différentes classes de molécules thérapeutiques de façon contrôlée notamment via l’implémentation de biocapteurs. Actuellement la majorité des approches utilisent Escherichia coli Nissle 1917, une bactérie à gram-négatif modèle, mais immunogène, dont les capacités de sécrétion et de display ne sont pas optimales, limitant la quantité d’agent thérapeutique produit et donc l’efficacité thérapeutique chez l’humain. Mon projet de thèse consiste à valider l’utilisation de Lactobacillus gasseri ATCC33323, souche probiotique bénéfique et résidente des muqueuses colorectales et vaginales, comme nouvelle plateforme pour traiter les tumeurs solides du cancer colorectal de manière ciblée. Comme l'ingénierie de précision de lactobacilles est présentement limitée par le manque de standardization, de caractérisation et d’accès en open source de systèmes permettant un contrôle fiable de l'expression génétique, j’ai dans un premier temps construit une collection de d'outils génétiques pour contrôler les niveaux de transcription, de traduction et de sécrétion chez L. gasseri. Dans cette « boîte à outils » pour l’ingénierie de L. gasseri j’ai réalisé : i. Des protocoles optimisés permettant leur manipulation, ii. Un kit MoClo de clonage de vecteurs pour bactéries à gram-positif, iii. Une librairie combinatoire de promoteurs et RBS et iv. de nouveaux promoteurs inductibles compatibles avec des approches in vivo. Grâce aux outils développés, j’ai construit deux souches probiotiques recombinantes, L. gasseri ClyA (cytotoxique) et L. gasseri VHH-antiPDL1 (immunomodulatrice). Enfin afin de valider le potentiel de L. gasseri comme châssis pour développer de nouvelles BCT j’ai réalisé des essais de colonisation sur des modèles de tumeurs solides in vitro et in vivo. J’ai démontré que la souche probiotique Lactobacillus gasseri ATCC33323 était capable de coloniser des tumeurs solides colorectales MC38 sur modèle murin par voie intra tumoral et intraveineuse.