Thèse soutenue

Étude du procédé de nitruration des aciers en sels fondus

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Auteur / Autrice : Hugo Sauzet
Direction : Sylvie DelpechCéline CannesChristophe Héau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie des Matériaux
Date : Soutenance le 11/05/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Particules, Hadrons, Énergie et Noyau : Instrumentation, Imagerie, Cosmos et Simulat
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Frederico Garrido
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Lair, David Lambertin, Michel Vilasi
Rapporteurs / Rapporteuses : Virginie Lair, David Lambertin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La nitruration, généralement utilisée pour les aciers, est une réaction hétérogène de surface à chaud entrainant la diffusion de l'azote et la précipitation de phases nitrurées qui améliorent la résistance à l'usure et la dureté. La nitruration peut être réalisée dans des sels fondus constitués de mélanges de carbonates alcalins contenant des cyanates qui jouent le rôle de l'espèce nitrurante.L'objectif de cette thèse est de comprendre les mécanismes réactionnels du milieu et de nitruration d'un acier bas carbone à 873 K, afin d'optimiser ce procédé.Une première partie a été consacrée à l'étude du mélange ternaire de carbonates Li₂CO₃ - Na₂CO₃ - K₂CO₃ (29.5 - 31.1 - 39.4 mol%) qui constitue le solvant du milieu à 873 K. L'objectif était d'acquérir des données thermodynamiques et expérimentales sur sa stabilité chimique et électrochimique. Sous une atmosphère exempte de CO₂, les analyses thermogravimétriques et par chromatographie gazeuse montrent que les carbonates se décomposent en CO₂ et en ions oxyde (O²⁻) à une vitesse de 10⁻³ mmol de CO₂.h⁻¹.cm⁻². D'après les calculs thermodynamiques, la limite anodique du mélange ternaire correspond à l'oxydation des carbonates en O₂, ce qui a été confirmé par une analyse des gaz lors d'électrolyses. La limite cathodique correspond thermodynamiquement à la réduction des carbonates en C, ce qui a été vérifié sur électrode de Pt. Sur électrode d'or, elle correspondrait à la réduction des ions Na+ en Na avec la formation d'un alliage Au-Na.Les mesures électrochimiques montrent que sur électrode d'or, les ions oxyde et cyanure ne sont pas électroactifs dans le domaine d'électroactivité du mélange ternaire de carbonates. D'après les calculs thermodynamiques, les potentiels des couples O₂/CO₃²⁻ et O₂/O²⁻ sont très proches. Ainsi, l'oxydation des ions oxyde se produirait à un potentiel équivalent ou supérieur à celui de la limite anodique.La deuxième partie a été dédiée à la stabilité chimique et électrochimique du sel de nitruration, des ions cyanates sont ajoutés au solvant carbonate. Les analyses par chromatographie gazeuse montrent que le sel se décompose majoritairement en N₂ et en CO₂. Une faible quantité de CO est également détectée. La décomposition du sel est accélérée par la présence d'acier et de dioxygène. D'après les calculs thermodynamiques, les cyanates se décomposent spontanément en diazote et en ions cyanure (CN⁻). Cependant, l'étude électrochimique montre dans ces milieux un domaine d'électroactivité caractéristique d'une cinétique électrochimique lente. Ce domaine est limité, du côté anodique, par l'oxydation des cyanates en diazote. La limite cathodique n'est pas clairement définie. Elle pourrait être limitée par la réduction des cyanates en cyanures ou par la réduction des ions Na⁺ en Na.La dernière partie de la thèse a concerné l'étude de la réactivité d'un acier bas carbone en fonction de la composition du sel fondu et de l'atmosphère gazeuse.Dans un sel de carbonates, sous argon, l'acier immergé est faiblement oxydé alors que sous air, une couche d'oxyde de fer est observée en surface. Les carbonates sont donc faiblement oxydants vis-à-vis de l'acier.Dans un sel de nitruration exempt de cyanures, après immersion de l'acier sous air et sous argon, une couche de combinaison (constituée de nitrures de fer) et une couche d'oxyde de fer en extrême surface sont observées sur l'acier. Les cyanates permettent donc la nitruration mais aussi l'oxydation de l'acier.Dans un sel de nitruration contenant des cyanures, seule une couche de nitruration plus épaisse est observée sous argon que sous air.Ces résultats ont conduit à proposer un mécanisme réactionnel basé sur la comparaison des potentiels des différents systèmes redox intervenant dans le procédé de nitruration et permettant d'expliquer en grande partie les observations expérimentales.