Thèse soutenue

Analyse expérimentale d'un système innovant de renforcement transversal pour structures en béton armé

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Auteur / Autrice : Doraine Rouphael
Direction : Yann Malécot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Matériaux, mécanique, électrochimie, génie civil,
Date : Soutenance le 22/11/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sols, solides, structures - risques (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Evelyne Toussaint
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Gagliardini
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Ferrier, Olivier Plé

Résumé

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L'utilisation de câbles métalliques flexibles à haute résistance comme armatures transversales peut être une solution pour réduire l'encombrement des armatures en acier haute adhérence (HA) et faciliter leur mise en place dans le ferraillage d’éléments en béton armé. Cette thèse vise à étudier l'efficacité de câbles métalliques continus pour remplacer les armatures transversales traditionnelles en acier HA et en particulier l’effet de ce remplacement sur le comportement au cisaillement des poutres en béton armé. Grâce à des essais de flexion 4 points, largement utilisés dans la littérature, nous observons l’état de déformation et de fissuration de 14 configurations de poutres. Les configurations différentes par la nature (câbles ou barres HA), le diamètre, l’espacement et l’orientation des armatures transversales. Au total, 32 poutres sont testées. Les champs de déplacement, de déformation et d’ouverture des fissures sont obtenus à l'aide de la technique de corrélation d'images numériques (CIN). Les résultats des essais montrent que le modèle analytique basé sur l’Eurocode prédit une résistance au cisaillement supérieure de 10% en moyenne à celle obtenue expérimentalement lorsque les poutres sont ferraillées transversalement avec des câbles. À l’état limite de service, l’ouverture des fissures est toujours dans les limites autorisées pour tous les spécimens. La différence de comportement des deux types de poutres, renforcées transversalement par des câbles métalliques ou des barres d'acier traditionnelles, se produit à l'apparition de la première fissure diagonale ; une évolution progressive de l'ouverture de fissure se produit lors de l'utilisation d'armatures traditionnelles tandis qu'une ouverture de fissure soudaine accompagnée d'une chute de la valeur de l’effort tranchant se produit dans les poutres renforcées avec des câbles métalliques. Plusieurs chutes soudaines de résistance en cisaillement apparaissent au cours de l'essai avant d'atteindre la rupture. Deux phénomènes peuvent expliquer cette différence de comportement : d’une part la faible rigidité du câble en traction et d’autre part la faible adhérence câble/béton. Pour mettre en lumière ces phénomènes, des essais d’arrachement sur des éprouvettes cylindriques en béton et des essais de flexion 3 points sur des poutres en béton ferraillées longitudinalement avec câbles sont réalisés. Les essais d’arrachement montrent que la nature du câble (lubrifié ou dégraissé) est un facteur important de la résistance de l’interface béton-câble. Les essais de flexion 3 points montrent quant à eux que la première fissure de flexion présente une ouverture importante et brusque pour les poutres ferraillées longitudinalement avec des câbles. Enfin, au delà des aspects mécaniques, afin de vérifier l’intérêt du projet sur le plan de la mise en œuvre, un essai sur chantier est réalisé pour lequel le ferraillage avec des câbles est confronté à la technique de ferraillage classique. Dans des conditions bien définies, les câbles sont plus avantageux en termes de facilité de mise en œuvre et en termes de coût des matériaux.