L'Unité de la forme : sur les parties de la substance formelle chez Aristote

The unity of the form : on the parts of the formal substance in Aristotle

• Auteur / Autrice : Ulysse Chaintreuil
• Direction : Pierre-Marie Morel
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance le 30/09/2022
• Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Sciences philosophie histoire (Paris ; 2009-....)
• Jury : Président / Présidente : David Lefebvre
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Marie Morel, Maddalena Bonelli, Annick Jaulin, Francesco Fronterotta, Francesca Guadalupe Masi

Mots clés

Mots clés contrôlés

Aristote (0384-0322 av. J.-C.)

Substance (philosophie)

Hylémorphisme

Forme (philosophie)

Mots clés libres

Aristote

Définition

Forme

Genre-Espèce

Hylémorphisme

Méréologie

Substance

Unité

Aristotle

Definition

Form

Gender-Species

Hylemorphism

Mereology

Substance

Unity

Résumé

La forme n’est pas, dans la pensée aristotélicienne, un objet simple, mais, parce qu’elle s’exprime par un énoncé définitionnel, une réalité complexe, composée de parties. Or, la nature des parties de la forme et leurs relations avec cette dernière pose problème dans la mesure où la forme est la substance première : elle doit à ce titre constituer une unité. Cette unité est problématique puisque la forme, totalité complexe, entretient une relation nécessaire au composé dont elle est la forme. Ce problème de l’unité de la forme se décline selon deux aspects. D’une part, il s’agit d’identifier la nature des parties de la forme et l’enjeu principal pour Aristote est d’éviter de faire de la matière du composé dont elle est la forme une partie de celle-ci tout en affirmant l’unité radicale du composé hylémorphique. Autrement dit, il faut affirmer l’unité radicale du composé substantiel tout en conservant l’intégrité de la forme au sein de celui-ci, en montrant qu’il n’est pas nécessaire de faire de la matière une partie de la forme pour expliquer l’unité du composé sensible. D’autre part, il s’agit d’expliquer l’unité des parties de la forme et plus particulièrement la manière dont ces parties peuvent constituer une totalité complexe proprement substantielle, et non pas simplement un tas de parties disparates assemblées entre elles. Il s’agit alors de savoir comment les différentes parties de la forme peuvent constituer une totalité substantielle proprement une à partir d’une multiplicité élémentaire. C’est ce double problème – celui de l’intégrité et celui du caractère total de la forme – que nous voulons traiter dans le présent travail.

The form is not, in Aristotelian thought, a simple object, but because it is expressed by a definitional statement, it is a complex reality, composed of parts. The nature of the parts of the form and their relations with the latter is problematic insofar as the form is the first substance: it must as such constitute a unity. This unity is problematic since the form, a complex totality, maintains a necessary relation to the compound of which it is the form. This problem of the unity of the form is declined according to two aspects. On the one hand, it is a question of identifying the nature of the parts of the form, and the main issue for Aristotle is to avoid making the matter of the compound of which it is the form a part of it, while affirming the radical unity of the hylemorphic compound. In other words, one must affirm the radical unity of the substantial compound while preserving the integrity of the form within it, by showing that it is not necessary to make matter a part of the form to explain the unity of the sensible compound. On the other hand, it is a question of explaining the unity of the parts of the form and more particularly the way in which these parts can constitute a properly substantial and complex totality, and not simply a pile of disparate parts assembled. It is then a question of knowing how the different parts of the form can constitute a substantial totality properly one from an elementary multiplicity. It is this double problem - that of the integrity and that of the totality of the form - that we want to treat in the present work.

Nel pensiero aristotelico, la forma non è un oggetto semplice, ma, poiché si esprime in un enunciato definitorio, è una realtà complessa, composta di parti. Ora, la natura delle parti della forma e delle loro relazioni con quest'ultima è problematica nella misura in cui la forma è la sostanza primaria: come tale, deve costituire un'unità. Questa unità è problematica poiché la forma, una totalità complessa, mantiene una relazione necessaria con il composto di cui è la forma. Il problema dell'unità della forma ha due aspetti. Da una parte, si tratta di individuare la natura delle parti della forma, e il problema principale per Aristotele è evitare di rendere la materia del composto di cui è la forma una parte di quest'ultima, affermando allo stesso tempo l'unità radicale del composto ilemorfico. In altre parole, l'unità radicale del composto sostanziale deve essere affermata preservando l'integrità della forma al suo interno, mostrando che non è necessario rendere la materia parte della forma per spiegare l'unità del composto sensibile. D'altra parte, si tratta di spiegare l'unità delle parti della forma e, più in particolare, il modo in cui queste parti possono costituire una totalità complessa, propriamente sostanziale, e non semplicemente un ammasso di parti disparate assemblate insieme. Si tratta allora di capire come le diverse parti della forma possano costituire una totalità propriamente sostanziale a partire da una molteplicità elementare. È questo doppio problema - quello dell'integrità e quello della totalità della forma - che vogliamo affrontare nel presente lavoro.